Paris+ 2022, un faux air de Fiac

« La sélection a été particulièrement difficile » reconnaît Clément Delépine, le directeur de Paris+ par Art Basel, la foire qui remplace la Fiac en octobre prochain. Les organisateurs ont en effet reçu plus de 600 candidatures pour seulement 156 élus contre environ 170 exposants pour la dernière édition de la Fiac au Grand Palais éphémère.

La sélection a surtout été rude pour les galeries internationales qui constituent le plus gros contingent (60 % des exposants et 56 % en excluant les galeries étrangères ayant une antenne à Paris). Ce sont elles qui ont été le plus largement été renouvelées avec une cinquantaine de galeries remplacées. « Nous sommes fiers de l’arrivée ou du retour de Peter Freeman, d’Acquavella, Matthew Marks, Greene Naftali… » s’enthousiasme Clément Delépine énumérant autant de galeries new-yorkaises. Les marchands américains sont en effet particulièrement présents avec pas moins de 30 exposants, concrétisant l’un des bénéfices attendus de l’arrivée d’Art Basel et de son portefeuille de grandes galeries internationales.

Autant le contingent international a été profondément renouvelé, autant la participation des galeries françaises est plutôt stable en poids et en composition. Si l’on ne comptabilise que les galeries basées en France, leur pourcentage est de 28 % contre 38 % avec la dernière édition de la Fiac ; mais si on soustrait les galeries de design et d’édition (une douzaine à la Fiac), les 28 % se compare à 31 %. On sait que cet indicateur est sensible, et que la représentation des galeries françaises fait partie des engagements contractuels d’Art Basel. 

L’organisateur préfère communiquer sur la soixantaine de galeries présentes en France (dont Gagosian, Max Hetzler, Karsten Greve, Massimo de Carlo…) augmentant d’autant la représentation locale. Reste à voir si ces galeries internationales ayant une antenne en France exposeront des artistes de la scène française.

Toutes les galeries françaises traditionnellement présentes à la Fiac ont été agréées : Ceysson & Bénétière, Le Minotaure, Templon, Perrotin, Almine Rech… Neuf galeries seulement n’ont soit pas candidaté soit pas été retenues, parmi lesquelles on remarque Imane Farès, Laurent Godin, Gaudel de Stampa, Galerie Mitterrand. Comme leurs collègues étrangers, les présents se partageront trois tailles de stand qui vont de 25 à 66 m². Qui aura les plus grands stands ? Réponse du 19 au 23 octobre.

Clément Delépine aime aussi mettre en avant le nombre plus important de jeunes galeries (15 contre 10 à la Fiac) et surtout le fait qu’elles seront placées dans le Grand Palais Ephémère (avec cependant des surfaces moindres de 20 m²) au lieu de l’extension sous tente. Pour autant on ne compte que trois galeries françaises « émergentes » : Edouard Montassut, Parliament et Sans titre.

Art Basel avait promis des événements qui embrasseraient tout le champ créatif. Rien n’a été pour l’instant annoncé, si ce n’est « quelque chose autour de la mode » qui devrait être révélé en septembre.  Les lieux du hors-les-murs (renommé « Sites ») sont à peu près les mêmes que ceux de la Fiac : les Jardins des Tuileries, la Place Vendôme, hormis le nouveau lieu de la Chapelle des Petits-Augustins aux Beaux-Arts de Paris.