Tableaux anciens

Ombres aux tableaux ?

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 11 décembre 2007 - 478 mots

La vente organisée par la maison Tajan le 19 décembre comporte d’importantes peintures françaises du XVIIIe mais qui ne sont pas vraiment inédites.

PARIS - La maison Tajan terminera l’année sur une vacation de prestige composée d’une soixantaine de tableaux anciens, l’une de ses spécialités traditionnelles. Si la vente n’est pas la plus importante organisée par la maison de ventes, elle est, du moins, homogène en qualité et couvre une riche palette de domaines picturaux. Elle s’ouvre sur une belle sélection de peintures hollandaises et flamandes. Deux tableaux primitifs flamands du début du XVIe siècle, La Déploration du Christ par un suiveur d’Hugo Van der Goes et une Descente de croix par un disciple de Rogier Van der Weyden, sont estimés 10 000 euros chacun. Le premier est « une version de jolie qualité d’une composition célèbre dont les nombreuses variantes attestent de son succès de l’époque. Des restaurations, sur le corps du Christ, sont annoncées. Le second panneau, qui est une composition moins connue, a l’avantage d’être en bon état », commente l’expert Chantal Mauduit. Notons aussi Samson et Dalila, grande toile
attribuée à Simon de Vos, variation sur un thème de Rubens, estimée 20 000 euros. La section italienne réunit La Halte d’un père et de son fils, huile sur toile attribuée à Stefano Gherardini et estimée 30 000 euros, combinant un réalisme caravagesque à une atmosphère très douce ; une paire de Scènes antiques dans un palais par Gian-Paolo Panini et son atelier, estimée 200 000 euros, œuvre de jeunesse du maître marquée par une architecture écrasante, et deux caprices architecturaux, estimés 80 000 et 40 000 euros, l’un de Panini et l’autre de son fils.

« Superbement conservées »
La section des peintures françaises est la plus importante. La Balançoire et La Danse, une paire de toiles poétiques de Jean-Baptiste Pater incarnant l’art des fêtes galantes de Watteau, estimée 400 000 à 600 000 euros, sont, d’après Chantal Mauduit, « exceptionnelles de qualité, de format et superbement conservées ». Elles partagent la vedette avec un Portrait présumé de Mademoiselle Colombe en Vénus au teint de porcelaine, de format ovale, estimé 400 000 à 500 000 euros, « symbolisant à lui seul l’art du XVIIIe français », souligne l’expert. En dépit de leurs qualités indéniables, ces deux lots, invendus lors d’une vacation du 24 juin 2004 à Paris chez Christie’s sur des estimations basses respectives de 500 000 et 300 000 euros, trouveront-ils preneurs chez Tajan ? « On y croit. Ces tableaux sont rares et magnifiques », assure Thaddée Prate, le directeur du département tableaux anciens chez Tajan. Le marché se satisfait pourtant plus volontiers de belles œuvres vierges telle une Petite fille au chat (1767) signée François Hubert Drouais, estimée 30 000 euros et restée dans la descendance de l’artiste jusqu’à ce jour.

TABLEAUX ANCIENS ET DU XIXe SIÈCLE

Vente le 19 décembre à l’Espace Tajan, 37, rue des Mathurins, 75008 Paris, SVV Tajan, tél. 01 53 30 30 30 ; expositions publiques : les 15 et 16 décembre 11h-18h, les 17 et 18 décembre 9h-18h et le 19 décembre 9h-12h30, www.tajan.com

TABLEAUX ANCIENS ET DU XIXE

- Expert : Cabinet Turquin - Estimation : 2 millions d’euros - Nombre de lots : 63

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°271 du 14 décembre 2007, avec le titre suivant : Ombres aux tableaux ?

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