Bruxelles

Nouvelles perspectives pour la Brafa

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 3 février 2011 - 497 mots

Grâce à l’arrivée de nouveaux marchands, la Brussels Antiques and Fine Art Fair s’est nettement bonifiée. Elle bénéficie d’un potentiel important de développement.

BRUXELLES - Lentement mais sûrement, la Brussels Antiques and Fine Art Fair (Brafa) se peaufine d’année en année. La dernière édition, organisée du 21 au 30 janvier, a été marquée par un bond qualitatif saisissant grâce à l’arrivée de quelques marchands comme Jacques Barrère (Paris) ou Steinitz (Paris), dont le stand remarquable dépassait de plusieurs coudées sa prestation à la Biennale des antiquaires 2010, à Paris. Dans la section moderne, le visiteur pouvait trouver son bonheur entre un magnifique dessin de Félix Del Marle chez Anisabelle Berès (Paris), un décor de fête reprenant une danse très matissienne par Pascin chez Aktis (Londres), ou encore les Hantaï surréalistes présentés par Kálmán Makláry (Budapest). Éclectique, le salon permettait au regard de butiner sans monotonie.

Organisateurs excellents
Bien qu’inégal, le commerce fut plus actif que les deux dernières années. « On sent les gens plus intéressés », constatait Patrick Lancz (Bruxelles) après avoir vendu une belle aquarelle de Léon Spilliaert et cinq sculptures de Ferdinand Schirren. Pascal Lansberg (Paris) a fait feu de tout bois en cédant dix pièces, dont un tableau de Jean-Michel Basquiat et un Dubuffet déjà exposé en septembre dernier à la Biennale des antiquaires. De son côté, Didier Claes (Bruxelles) a fait sensation en ne présentant qu’une seule pièce, un fétiche Bakongo, aussitôt emporté par un collectionneur belge. Aktis a pour sa part vendu ses pièces les plus importantes, notamment un Survage cubiste et un portrait de Jean-Louis Barrault par André Derain. « Je ne m’attendais pas à ça. Je suis épaté par la qualité des collections privées de moyenne taille, qui sont réellement actives », remarquait Iana Kobeleva, directrice de la galerie. Même constat chez Finch & Co (Londres), laquelle a fait un carton avec ses objets de curiosités. « Les organisateurs sont excellents et, chaque année, ils arrivent à améliorer la qualité de l’audience. Ils font un très bon suivi », observait Craig Finch. Mais les transactions ont rarement dépassé la barre des 30 000 euros. Olivier Delvaille (Paris) avait ainsi vendu six tableaux, dont cinq pour un montant entre 3 000 et 10 000 euros. Certains marchands comme Michel-Guy Chadelaud (Paris) ou Ludorff (Düsseldorf) n’avaient toujours finalisé aucune vente lors du dernier week-end, tandis que d’autres exposants avaient tout juste fait leurs frais.

Malgré un commerce aléatoire, les nouveaux arrivants comme les Parisiens Félix Marcilhac et Mathivet comptent déjà signer pour l’an prochain. « Le potentiel est énorme, assure le marchand Rainer M. Ludorff. Tout le monde parle de Tefaf, mais Bruxelles pourrait être la seconde grande foire. C’est une ville plus accessible que Maastricht. Mais la foire n’a pas fait assez de communication en Allemagne. » L’enthousiasme n’exclut donc pas les ajustements nécessaires. Le nombre de nocturnes pourrait être diminué. La foire est sans doute aussi trop longue, les ventes s’étant principalement effectuées lors des quatre premiers jours du salon.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°340 du 4 février 2011, avec le titre suivant : Nouvelles perspectives pour la Brafa

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