Ventes aux enchères

Design

Non à la vente publique !

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 6 octobre 2006 - 502 mots

La vente aux enchères publiques n’est peut-être pas la meilleure formule pour les opérations de charité.

PARIS - Le 21 septembre à Paris, 200 meubles et objets offerts par plus de 70 designers, éditeurs et distributeurs étaient proposés au grand public à l’occasion d’une vente au profit d’Étincelle, association offrant un espace d’accueil et de bien-être aux femmes touchées par le cancer du sein. Pour cette opération alliant la promotion du design à la bonne cause, les organisateurs n’ont sollicité aucun commissaire-priseur. Marie-Laure Jousset, responsable du département design au Centre Georges-Pompidou et marraine de l’événement, s’y était fortement opposée. Elle l’explique : « La première fois que j’ai apporté ma contribution, il y a trois ans, lors d’une opération similaire en faveur de l’association Aides de lutte contre le Sida, nous avions organisé une vente aux enchères publiques au Centre Pompidou. On nous avait donné des objets extraordinaires et même des prototypes d’objets. Quelle ne fut pas ma désillusion de constater que peu de particuliers avaient participé à cette vente et que les professionnels, complètement désintéressés par la cause, avaient acquis la majorité des lots à des prix que j’estime indécents, jusqu’à un dixième de leur valeur marchande. » Voulant changer de méthode, elle a fixé de nouvelles conditions : en plus de la fixation du prix des objets au deux tiers de leur valeur dans le commerce, elle a imposé de ne pas ouvrir la vente aux amis et professionnels avant l’heure annoncée au grand public, à savoir 13 h pile. « Le résultat est formel. Cela a intéressé plus de gens engagés, souligne-t-elle. Et j’en veux pour preuve que nous avons fait le même chiffre d’affaires (20 000 euros) avec deux fois moins d’objets qu’il y a trois ans à Beaubourg. »

Exemplaire signé
La vente s’est déroulée dans une ambiance conviviale. Les petits objets tels les carafes Ricard de Matali Crasset à 10 euros pièce ou les porte-clés Tiffany à 80 euros l’unité se sont arrachés comme des petits pains. Les pièces les plus importantes ont également trouvé preneurs à l’instar de l’applique Œil de 1953 de Serge Mouille (don de la galerie Patrick Seguin), emportée pour 3 200 euros (contre 4 500 euros en galerie) ; la chaise Bastide offerte par Andrée Putman et proposée au prix convenu de 1 300 euros ; un exemplaire signé de la chaise Tom Vac de Ron Arad (don de l’éditeur Vitra) vendu 1 000 euros ou encore une réédition de la table éventail de Pierre Chareau (don d’Écart International) pour 770 euros contre un prix public de 1 100 euros.

Vente étincelle

- Date et lieu de vente : le 21 septembre à l’espace VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement), 33 avenue Daumesnil, 75012 Paris - Bénéficiaire : association Étincelle, 27 bis, boulevard Victor-Cresson, 92130 Issy-les-Moulineaux, tél. 01 44 30 03 03, www.etincelle.asso.fr - Parrainage : Marie-Laure Jousset (Centre Georges-Pompidou) et Gérard Laizé (Directeur général de VIA) - Produit de la vente : 20 000 euros - Lots vendus/invendus : 195/5

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°244 du 6 octobre 2006, avec le titre suivant : Non à la vente publique !

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