New York joue la carte asiatique

Première édition de l’International Asian Art Fair

Le Journal des Arts

Le 1 mars 1996 - 546 mots

La première International Asian Art Fair, créée par Brian et Anna Haughton et Khalil Rizk, le président de la China Porcelain Co., se tiendra du 30 mars au 2 avril, au Seventh Regiment Armory, à New York. Consacrée aux arts asiatiques dans toute leur diversité – des antiquités jusqu’à l’art contemporain, art islamique compris –, cette manifestation de haut niveau réunira 40 à 50 marchands venus du monde entier.

NEW YORK - Depuis l’annonce de sa création, il y a un an, l’International Asian Art Fair monopolise l’attention de tous les professionnels du secteur. Un an avant que Hong Kong ne soit de nouveau rattaché à la Chine, rien ne permet en effet d’affirmer que la ville restera la plaque tournante de l’art chinois en Asie, ni qu’elle demeurera la principale source d’œuvres et d’objets d’art en provenance de Chine. L’inquiétude des collectionneurs et des marchands de Hong Kong, dont l’enthousiasme a semblé s’émousser lors des ventes d’automne, et l’accroissement rapide du nombre des collectionneurs en Chine pourraient également remettre en cause la suprématie de la colonie britannique.
 
Ces nouveaux acheteurs ont d’ailleurs dominé de récentes ventes publiques organisées avec succès à Pékin. La quantité de matériel quittant la Chine pour Hong Kong a donc diminué – notamment le mobilier et les pièces anciennes de valeur – tandis que dans le même temps, les prix à Hong Kong augmentaient.

Singapour ou Taipei pourraient prendre la place de Hong Kong, de même que Pékin ou Shanghai, mais toutes ces villes présentent l’inconvénient de restreindre et de taxer les exportations d’œuvres et d’objets d’art. Pôles importants depuis toujours dans le domaine des arts asiatiques, New York et Londres ne peuvent prétendre cependant remplacer Hong Kong comme source d’œuvres et d’objets. "Je pense que New York est le bon choix pour une foire de ce type, car quantité de grands musées et certains des principaux collectionneurs privés se trouvent aux États-Unis. Ainsi, la foire ne nuit pas au rôle de premier plan que tient Londres sur ce marché", se réjouit John Eskenazi, le célèbre marchand spécialisé dans l’art himalayen et indien, somptueusement installé à Londres.

"J’ai tout fait pour que cette foire existe car j’avais l’impression, en raison de l’augmentation des prix et de la diminution du nombre de marchands, que la tradition des collections d’art asiatique se perdait aux États-Unis, ajoute Khalil Rizk. Si nous pouvions tous nous retrouver en mars à New York, comme nous nous réunissons en juin à Londres, cela stimulerait le marché."

La simultanéité de nombreuses manifestations pendant la dernière semaine de mars – ventes publiques, expositions des galeries, celle du Metropolitan Museum of Art intitulée "Splendeurs de la Chine impériale. Trésors du musée du Palais National de Taipei" – devrait permettre aux organisateurs de gagner leur pari et faire de New York le rendez-vous obligé des professionnels de l’art asiatique. "Pour la première fois, les marchands et les maisons de vente Christie’s et Sotheby’s se sont mis d’accord pour modifier leurs dates de vente, malgré les inconvénients que cela présentait. C’est tout à leur honneur", souligne Robert Ellsworth. Cette initiative a d’ailleurs emporté la décision de certains marchands qui hésitaient encore à participer à cette première foire.

International Asian Art Fair, Seventh Regiment Armory, New York, du 30 mars au 2 avril.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°23 du 1 mars 1996, avec le titre suivant : New York joue la carte asiatique

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