Ouverture

monCHERI est à Bruxelles

Par Henri-François Debailleux · Le Journal des Arts

Le 6 mai 2014 - 535 mots

Les galeries Dard et Valentin s'associent pour s'installer à leur tour dans la capitale belge.

BRUXELLES - « J’ai passé deux heures chez monCHERI », « À tout à l’heure, je vais chez monCHERI »…, les expressions ne vont pas manquer qui risquent d’engendrer de savoureux quiproquos. Du vaudeville en perspective. C’est d’ailleurs bien pour cela que Philippe Valentin et Jean-Roch Dard ont décidé d’appeler « monCHERI » leur nouvelle galerie bruxelloise, lancée en commun et inaugurée en fanfare ce 25 avril pendant la foire ArtBrussels (lire p. 30).

L’origine de ce nom surprenant remonte à Artissima, à Turin, en novembre dernier. Ceux qui ont fréquenté la foire italienne à laquelle participaient les deux galeristes parisiens savent que, dans les couloirs, passent d’accortes hôtesses qui offrent… des Ferrero Rocher. De cette confiserie jusqu’au chocolat fourré d’une cerise confite, il n’y avait qu’une bouchée. Les deux compères avaient évidemment d’abord pensé à « galerie Dard-Valentin » ou « Valentin-Dard ». Entre San-Antonio et Les Brigades du Tigre. « Et puis dans un dîner, nous avons évoqué “monCHERI” comme une plaisanterie et c’est resté ! », précise Philippe Valentin. Une histoire de chocolat de l’Italie à la Belgique.
Auparavant, ils avaient donc décidé de monter ce projet « une galerie simple, peu coûteuse, d’utilisation facile et rapide. Car au bout de presque vingt ans à Paris, la lourdeur administrative et de programmation ne nous permet plus d’être immédiatement réactifs, de pouvoir exposer vite un artiste que l’on vient de rencontrer », ajoute Valentin. Et Bruxelles « n’est pas loin de Paris, 1 h 20 min et beaucoup moins chère ».

Pool de galeries
Le galeriste bruxellois Rodolphe Janssen a alors fait part à Dard et Valentin d’un immeuble vacant, une ancienne imprimerie, située entre la place des Sablons et la place Louise, et appelée à devenir un pool de galeries. Car sur cour et au-dessus de monCHERI va s’ouvrir la galerie Waldburger, et, dans le bâtiment sur rue, les galeries Catherine Bastide, Jan Mot (toutes trois déjà installées à Bruxelles) et Micheline Szwajcer (d’Anvers).

Entre-temps et au vu de la configuration de leur étage, Dard et Valentin ont légèrement modifié leurs plans. Le premier va en effet occuper le plus grand des deux espaces (250 m2) et, dès septembre, fermer son adresse parisienne de la rue des Arquebusiers pour ne plus garder qu’une vitrine dans une rue voisine. « J’ai pris cette décision d’abord pour le plaisir, parce que Bruxelles bouge, que ma galerie est jeune (6 ans) et que j’ai envie de tenter cette nouvelle aventure ; ensuite parce que sur un plan économique, à loyer égal, on a trois à quatre fois plus de superficie que dans le Marais. » C’est donc sur le même palier, avec entrée commune, que monCHERI s’est installé dans le second espace d’une surface de 150 m2. Jusqu’en septembre, les deux parties accueillent une exposition inaugurale en deux volets (le second démarre le 11 juin, date, également, de l’ouverture officielle de l'ensemble du bâtiment). Collective, elle regroupe les œuvres de huit artistes (nouveaux pour les deux galeristes) parmi lesquels Donna Huanca, Piotr Lakomy, Kasper Sonne pour des prix allant de 1 500 euros pour Éric Mistratta à 15 000 euros pour Jean-Baptiste Bernardet.

Yeah and look where it got us

Jusqu’au 31 mai, monCHERI, 67 rue de la Régence, Bruxelles, Belgique
www.moncheri.co
du jeudi au samedi 12h-18h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°413 du 9 mai 2014, avec le titre suivant : monCHERI est à Bruxelles

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