Meissen en armes

Exceptionnelle vente de porcelaines de Meissen

Le Journal des Arts

Le 1 octobre 1995 - 436 mots

Christie’s est parvenu à s’assurer la vente d’une importante collection de porcelaines de Meissen du XVIIIe siècle, constituée pour l’essentiel au cours des années quatre-vingt par Jorg Nolte, un amateur de Hambourg. Outre le nombre considérable de pièces, leur qualité exceptionnelle devrait rapporter 1,5 million de livres, grâce notamment à un rare ensemble de porcelaines armoriées.

LONDRES - L’importance de la collection de porcelaines de Meissen réunie par Jorg Nolte a donné à Christie’s et Hugo Morley Fletcher l’idée de scinder la vente en trois vacations. La première, prévue le 12 octobre, se tiendra dans les salles londoniennes. Christie’s espère obtenir 1,5 million de livres (environ 12 millions de francs) pour ces quatre-vingt-dix premiers lots.

Les porcelaines seront présentées au catalogue selon un ordre chronologique inversé, en commençant par la production du milieu du XVIIIe siècle – avec les célèbres personnages des Cris de Paris, modelés par Reinicke et Kaendler, d’après un dessin de Huet – pour arriver au grès (dit de Dottger) qui marque les débuts de l’activité de la manufacture, créée en 1709.

Les "Deux francs-maçons" de Kaendler
Parmi les séries les plus intéressantes conçues par Kaendler, Eberlein et Reinicke, on notera la présence de personnages de la Commedia dell’arte, comme Colombine qui danse la polonaise avec Arlequin, (dits encore les  Danseurs Tyroliens) ou L’Amant impétueux avec Arlequin. Ces deux groupes sont estimés entre 5 000 et 15 000 livres (entre 40 000 et 120 000 francs), alors que les Deux francs-maçons, célèbre groupe de Kaendler daté de 1741-1742, est estimé entre 35 000 et 50 000 livres (entre 270 000 et 390 000 francs). L’exemplaire proposé est dans un excellent état de conservation et provient de l’ancienne collection Pannwitz.

Le fameux service des Cygnes
Le temps fort de la vente sera sans nul doute l’extraordinaire en­semble de porcelaines armoriées. Outre quelques pièces du fameux service des Cygnes, exécuté entre 1737 et 1741 pour le comte Bruhl, on trouve des pièces aux armes des Sulkowsky, Munnich, Podewils, d’Averso, ainsi que des porcelaines ayant appartenu à des souverains tels que Élisabeth Ière de Russie et Charles III de Naples.

Les estimations s’échelonnent de 5 000 à 40 000 livres (de 40 000 à 310 000 francs). Une importante paire de vases décorés de scènes de chasse, d’après des gravures de Ridinger, est estimée entre 80 000 et 100 000 livres (entre 620 000 et 780 000 francs). Exécutés en 1739 pour Auguste III, ces vases font partie d’un décor destiné à l’origine au pavillon de chasse de Hubertsbourg, que se partagent de nos jours la Por­zellan Sammlung de Dresde, le Metropolitan Museum de New York et Hambourg.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°18 du 1 octobre 1995, avec le titre suivant : Meissen en armes

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