Photographie

Marc Pagneux se démarque

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 19 mars 2004 - 480 mots

Le marchand parisien de photographies XIXe siècle ferme sa galerie pour se consacrer à une clientèle de collectionneurs privilégiés.

 PARIS - Le spécialiste parisien de photographie ancienne Marc Pagneux a fermé sa galerie de la rue Drouot en début d’année. Le marchand continue néanmoins d’exercer en appartement et sur rendez-vous. « À plus de 50 ans, je souhaite faire autre chose que de faire ronronner une galerie autour d’expositions, ce qui ne m’amuse plus », explique-t-il. L’objectif de Marc Pagneux aujourd’hui est de s’occuper d’une clientèle de grands collectionneurs qu’il suit depuis vingt ans. Un retranchement confortable que rend possible un bon fichier clients dans lequel sont inscrits les noms de Thomas Walther, Michael Sachs, Michael Wilson, Peter Herzog, du galeriste allemand Daniel Blau ou encore de l’Américain Hans Kraus, le plus grand marchand de photographies primitives. En se consacrant exclusivement « aux photographies championnes du monde dans leur catégorie, y compris celle des épreuves anonymes », le marchand a voulu « passer du prêt-à-porter de luxe à la haute couture ». « Je connais suffisamment l’état des collections de mes acheteurs pour savoir ce qui leur manque », ajoute-t-il.
Le bac en poche, avec une année non achevée d’études en histoire de l’art pour tout bagage, Marc Pagneux débute aux puces de Montreuil en 1973 comme brocanteur généraliste avant d’ouvrir une petite boutique rue Ménilmontant en 1977-1978. Le premier siècle de la photographie y trouve sa place auprès de tableaux, dessins, sculptures de l’époque 1830-1880. Le collectionneur Roger Thérond, qu’il a connu à Montreuil, est l’un de ses premiers clients et lui restera toujours fidèle. De 1979 à 1993, il poursuit son négoce en appartement, boulevard Magenta. La photo, marché encore confidentiel, prend petit à petit le pas sur le reste et devient sa spécialité et sa passion à la fin des années 1980. C’est à ce moment qu’il propose ses services d’expert au commissaire-priseur de Chartres Jean-Pierre Lelièvre, le premier à avoir organisé des ventes publiques spécialisées de photographies en France au début des années 1980, avant que cela ne devienne à la mode. En 1994, Marc Pagneux ouvre sa galerie au 4 de la rue Drouot où il montre son goût pour les primitifs et éduque un public plus attiré par les prestigieuses signatures et attributions qu’attaché à porter un vrai regard sur l’image. Avec la vente à Chartres le 7 juin 1998 du Pierrot écoutant d’Adrien Tournachon (frère de Nadar), adjugé à Thomas Walther pour la somme record de 1,6 million de francs, le médium s’impose définitivement au rang d’œuvre d’art. Outre son occupation actuelle de conseil pour les plus grands collectionneurs, l’autre violon d’Ingres de Marc Pagneux reste l’expertise et la documentation de fonds d’artistes et d’ensembles importants passés en ventes publiques, travaillant notamment avec les SVV Piasa et Pierre Bergé & associés.

Marc Pagneux reçoit désormais sur rendez-vous, tél. 01 42 46 84 04.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°189 du 19 mars 2004, avec le titre suivant : Marc Pagneux se démarque

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque