Marc-Arthur Kohn prend une retraite forcée

Cette décision, intervenue le 11 mai, met fin à une affaire qui a duré plus de vingt ans. Elle avait commencé en 2001, lors de la vente aux enchères d’un bronze d’Ossip Zadkine, Le Retour du fils prodigue, adjugé 117 385 euros et numéroté 5/5 selon la fiche de vente. Remise en vente en 2002 (sans que le numéro de l’exemplaire ne soit vérifié), la sculpture ne trouvant pas preneur est finalement acquise de gré à gré. L’acquéreur, à la suite de l’intervention de la Fonderie Susse, se rend compte qu’il s’agit d’un exemplaire 6/6. Or Zadkine n’en a tiré que cinq exemplaires. L’acquéreur porte plainte, ainsi que la fonderie, en 2004.

Le dossier va dormir pendant dix ans avant qu’un jugement au tribunal correctionnel ne condamne le commissaire-priseur pour débit d’œuvre contrefaite. Ce dernier fait appel mais, en février 2019, l’arrêt confirme en partie le jugement : il est condamné par la cour d’appel de Paris, pour la vente d’un faux Zadkine, à huit mois de prison avec sursis et 60 000 euros d’amende. Estimant avoir été manipulé, Marc-Arthur Kohn forme un pourvoi en cassation, rejeté en 2021.

En décembre dernier, il cesse son activité de commissaire-priseur après cinquante années d’exercice. « Il a continué une activité de galeriste en organisant des “private sales”. Il savait que le vent allait tourner, il a donc organisé son départ », rapporte Me Béatrice Cohen, l’avocate de l’un des plaignants – c’est elle d’ailleurs qui avait, pour le compte de son client, fait une réclamation auprès du CVV « afin de dénoncer des manquements à ses obligations déontologiques et professionnelles ».