Mallet-Stevens à l’honneur

Camard disperse la collection Art déco de Karsten Greve

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 30 mai 2003 - 549 mots

Le 17 juin à l’hôtel d’Évreux, la maison Camard proposera une vente d’Art déco particulièrement alléchante. L’attention se portera notamment sur quelques pièces de mobilier emblématiques signées Mallet-Stevens et réalisées en 1932 pour la villa Cavroix, cédées aujourd’hui par le galeriste parisien Karsten Greve.

PARIS - Le 17 juin à l’hôtel d’Évreux, place Vendôme à Paris, une vente de prestige enrichie de 233 lots, soit un peu plus étoffée qu’à l’accoutumée, est annoncée par la maison Camard. La dispersion d’une partie du mobilier de la collection Claudia et Karsten Greve – 28 lots au total –, en constitue l’un des moments forts. Le couple possède quelques meubles uniques réalisés par Robert Mallet-Stevens pour la villa Cavroix, à Croix (Nord). À la fin des années 1920, un riche mécène,
M. Cavroix, commanda à Mallet-Stevens une résidence à la campagne près de Roubaix. La villa, construite en 1931-1932, est considérée comme l’aboutissement des recherches de l’architecte sur la maison. Mallet-Stevens exécutera aussi, en 1932, la décoration intérieure et des pièces mobilères.
La galerie parisienne Arc en Seine a acheté et exposé une partie du mobilier de la villa Cavroix en 1992. Quelques pièces ont rejoint la collection Greve. Quatre lots sont particulièrement attendus : une coiffeuse en placage de sycomore et lame de métal poli, à miroir coulissant latéralement, estimée 100 000-120 000 euros ; le mobilier de la salle à manger en placage de Zingana comprenant une table rectangulaire à rallonges et six chaises, estimé 100 000-120 000 euros l’ensemble ; une travailleuse en placage de sycomore, estimée 50 000-60 000 euros, et une paire de chauffeuses de boudoir, estimée 25 000-30 000 euros, en placage de sycomore et dont les pieds antérieurs plats sont chaussés de sabots en aluminium. La collection Greve comprend par ailleurs un ensemble remarquable de trois plafonniers de Pierre Chareau à coiffe lumineuse formée de plaques d’albâtre, estimés entre 15 000 et 22 000 euros, et quatre pièces en bronze signées Alberto et Diego Giacometti, attendues entre 40 000 et 90 000 euros : une table carcasse, deux lampadaires de parquet et une lampe de table.
En dehors de la collection Greve, est à noter la présence dans la vente de plusieurs lots rares. Ainsi : un chiffonnier et un secrétaire “Francel”, deux pièces uniques dans la grande tradition classique de Ruhlmann, en placage de bois de violette, estimés 100 000-120 000 euros pièce ; un tapis rond en haute laine également signé Ruhlmann, présenté dans un état quasi neuf et estimé 100 000-110 000 euros, et un vase amphore de 26 cm en dinanderie à décor imitant la peau de serpent, flanqué de deux cobras dressés en bronze ciselé de Jean Dunand, vers 1913, estimé 60 000-70 000 euros. Finalement, l’hommage à Mallet-Stevens l’emportera puisque c’est une paire de chenets du designer non issue de la collection Greve qui figure sur la couverture du catalogue. Estimée autour de 40 000 euros, elle est constituée de deux épais disques de métal noirci et métal nickelé encastrés perpendiculairement l’un dans l’autre.

ARTS DÉCORATIFS DU XXe SIECLE

Vente de prestige le 17 juin à 20h30, Camard & associés, Hôtel d’Évreux, 19 place Vendôme, 75001 Paris, tél. 01 42 46 35 74. Exposition : le 14 juin, 14h-19h, le 15 juin, 11h-18h et les 16 et 17 juin, 11h-17h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°172 du 30 mai 2003, avec le titre suivant : Mallet-Stevens à l’honneur

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