Maîtres anciens : des hauts et des bas

De Hooch décevant et Van de Velde au sommet à Londres

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 septembre 1996 - 476 mots

Avec près de 40 % d’invendus, Sotheby’s a enregistré un montant de 14,75 millions de livres (112,7 millions de francs) pour sa vente de maîtres anciens du 3 juillet. Le même jour, Christie’s totalisait 973 500 livres (7,6 millions de francs) pour la dispersion de la collection Bute de maîtres anciens, avec 27 % d’invendus. Puis, le 5 juillet, 7,07 millions de livres (55,1 millions de francs), avec 36 % d’invendus.

LONDRES. Présenté par Sotheby’s comme l’un des lots majeurs de la collection Fattorini, Une servante avec un balai dans une cour, de Pieter de Hooch, a obtenu un prix décevant pour une composition aussi charmante. Estimée entre 2 et 3 millions de livres, elle n’a fait que 2 201 500 livres (17,2 millions de francs), en raison d’un nettoyage trop zélé effectué au début du XVIIIe siècle. En revanche, Marine par temps calme, de Willem Van de Velde, était dans un état irréprochable. Sa provenance exceptionnelle (la famille Rothschild), ses dimensions parfaites pour une œuvre ornementale (50,8 x 45,5 cm), son sujet (une mer d’huile par grand beau temps), lui ont permis d’atteindre 1 376 500 livres (10,7 millions de francs), contre une estimation de 300 000 à 500 000 livres. Elle a été acquise par le marchand londonien Noortman, tout comme un Panorama de Philips Ko­ninck (estimation entre 600 000 et 800 000 livres), pour lequel il a déboursé 925 500 livres (7,2 millions de francs).

La Vierge à l’Enfant entourée de sainte Lucie, saint Dominique et saint Louis, par Annibale Carrache, est sans doute la peinture la plus importante et la plus sous-évaluée qui ait été mise en vente le 3 juillet chez Christie’s. Estimée entre 200 000 et 300 000 livres, elle est partie à 194 000 livres (1,5 million de francs). Exécutée sur cuivre et en excellent état, cette Vierge faisait partie de la collection Bute depuis le XVIIIe siècle. Même lorsqu’elles sont l’œuvre de maîtres, les peintures de petit format à thème religieux ne semblent intéresser que les musées et de rares connaisseurs.

Retenue pour illustrer la couverture du catalogue de la vente organisée par Christie’s le 5 juillet, une Vue du bassin de Saint-Marc, par Michele Marieschi (estimation 800 000 à 1,2 million de livres), a finalement été retirée de la vente, un des consignataires étant parvenu à dédommager les autres ayants droit. Cependant, plusieurs spécialistes ont considéré que les deux toiles données par Christie’s à Francesco Albotto (Albotti), Le Môle à Venise et Santa Maria della Salute, étaient de la main de Marieschi, le maître d’Albotto. Ceci explique qu’elles aient atteint 584 000 livres (4,5 millions de francs), soit cinq fois à l’estimation basse. De même, le catalogue attribuait par erreur à l’École de Sienne une Crucifixion du Bolonais Bartolommeo. Estimée entre 7 000 et 10 000 livres, elle a été adjugée 12 650 livres (99 000 francs).

 

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°28 du 1 septembre 1996, avec le titre suivant : Maîtres anciens : des hauts et des bas

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