Galerie

Nus

Maillol dessinateur

La galerie de la Présidence présente 30 dessins de Maillol, à l’origine des œuvres du sculpteur

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 2 janvier 2014 - 512 mots

Beaucoup l’ignorent, mais Aristide Maillol fut peintre avant de devenir sculpteur, vers l’âge de 40 ans. Parallèlement à la sculpture, il mène jusqu’à sa mort (1944), une intense activité de dessin.

PARIS - Beaucoup moins connue que ses sculptures, ses œuvres sur papier ont été montrées la dernière fois en 1943 à la galerie Louis Carré (dont proviennent huit dessins ici exposés). Pourtant, son œuvre dessiné, exclusivement des nus féminins, est particulièrement riche : « Maillol ne sculpte pas directement devant le modèle, il réalise d’abord une multitude de croquis. Pour lui, le dessin est un intermédiaire, une indication utile pour un détail, comme l’attache d’un bras », explique Françoise Chibret-Plaussu, propriétaire de la galerie. Connue pour présenter des artistes comme Albert Marquet, Paul Signac, Marcel Gromaire, Henri-Edmond Cross ou bien encore Boudin et Vlaminck, la galerie de la Présidence organise une exposition tous les deux ans. La dernière, en 2011, sur Jean Hélion, avait été un succès. Cette année, Françoise et sa fille Florence, qui dirige la galerie, ont pris le thème des dessins de sculpteurs. « Nous voulions choisir Matisse/Maillol, mais il y aura une telle exposition au Musée Maillol l’année prochaine. Nous avons donc renoncé, pour nous concentrer sur Maillol ».

Le dessin est l’essence de la sculpture de Maillol Françoise Chibret-Plaussu explique : « le dessin reste l’activité majeure de Maillol, quotidienne, à partir de laquelle il élabore ses sculptures ». D’ailleurs, pour comprendre le cheminement de sa pensée jusqu’à la sculpture aboutie, ses dessins et petits carnets sont une aide précieuse. Il y tenait particulièrement et ne les vendait pas. Maillol est « un classique moderne. Il est moderne parce qu’il révolutionne le dessin, recherchant avant tout le volume et non le contour, comme Matisse. Mais il est classique par le choix de ses sujets, par l’idéalisation de l’architecture du corps et l’équilibre des proportions », précise Florence Plaussu. Pour un connaisseur du marché, « Maillol ne représente pas un corps de chair. C’est déjà un corps de bronze, de patine. Il voit la sculpture dans le corps de son modèle ». Parmi les dessins exposés, le plus beau n’est pas à vendre. Il s’agit de Dina allongée, le genou droit relevé, réalisé en 1938 au fusain, craie blanche et estompe sur papier bis, lorsque Dina Vierny était son modèle. Comment ne pas rapprocher ce dessin, de Dina sur la rivière, de meilleure facture, qui s’est vendu le 2 décembre chez Artcurial à l’occasion de la dispersion de dix lots provenant de la collection de la muse des dix dernières années de vie de Maillol, pour la somme record de 470 000 euros au marteau (est. 250 000 à 350 000 euros) ? « On pourrait relever nos prix ! », plaisante Florence Plaussu. Ici, ils s’échelonnent entre 10 000 et 35 000 euros.

Des œuvres comme Dina allongée, vue de dos, au crayon noir, Femme nue debout vue de face, Dina allongée, vue de dos, à la sanguine ou bien encore Femme nue assise (ancienne collection Dina Vierny), devraient séduire les amateurs, Maillol restant un incontournable.

Galerie de la Présidence,

jusqu’au 15 février, 90 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, tél. 01 42 65 49 60, www.presidence.fr, lundi-vendredi 10h30-13h et 14h-19h, samedi 10h30-13h et 14h-18h30.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°404 du 3 janvier 2014, avec le titre suivant : Maillol dessinateur

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque