Verrerie

Magique Lalique

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 3 février 2006 - 443 mots

Une importante collection japonaise de verreries Lalique revient sur le marché.

NEW YORK - Le 10 février, à New York, Christie’s dispersera une centaine de pièces de verrerie
signées Lalique provenant de la collection japonaise Tsuyoshi Kajikawa, « l’une des plus importantes collections jamais apparues sur le marché depuis dix ans », selon la maison de ventes. Près de cent vingt lots sont offerts dans une fourchette de prix compris entre 250 euros pour les petites pièces de séries et 250 000 euros pour les modèles les plus rares réalisés à cire perdue, c’est-à-dire des pièces uniques. L’ensemble, qui compte toutes sortes de productions Lalique (vases, flacons de parfum, bijoux, lampes, statuettes, encriers, vaisselle, pendules…), était à l’origine bien plus étoffé. Le collectionneur Tsuyoshi Kajikawa, en fait un marchand japonais de Kyoto, s’est pris au jeu des verres Lalique après une visite dans la boutique d’un antiquaire londonien en 1984. Il a ensuite acheté largement pendant vingt ans, en vente publique aussi bien que dans le commerce européen et américain, allant jusqu’à acquérir plusieurs exemples différents d’un même modèle. Aujourd’hui, il a levé le pied. Après avoir donné beaucoup de pièces rares au Musée René-Lalique de Suwa, au Japon, il cède sa collection personnelle, encore riche en jolis lots.

Dans des années 1980, la fièvre pour la verrerie Art nouveau-Art déco au répertoire naturaliste s’était emparée du marché mondial, à commencer par le Japon. Voir réapparaître une belle collection vingt ans plus tard est une satisfaction pour les amateurs. « Depuis les années 1980, le marché pour Lalique s’est bien maintenu, et a évolué avec une hausse régulière des prix pour les pièces rares, contrairement au marché des Gallé, qui a connu une période de dépression, précise Félix Marcilhac, le spécialiste mondial de Lalique. Les collectionneurs sont aujourd’hui un peu partout dans le monde : aux États-Unis et au Japon, mais aussi en France ou en Angleterre. Et une vente peut aussi bien avoir lieu à New York, à Paris ou à Londres. La clientèle est volatile, et, dès lors que l’information passe, les acheteurs sont réactifs. » La dernière vente Lalique, comprenant des archives historiques et une importante collection de flacons à parfum, a rapporté près de 2 millions d’euros le 6 décembre 2005 à Drouot-Montaigne, à Paris (SVV Boisgirard et associés). Branches de laiteron, un vase de 1914 à cire perdue de 20 cm, estimé 180 000 euros, et Grenouilles et Nénuphars, un vase de 1912 de 20 cm, estimé 300 000 dollars, constituent les deux joyaux de la collection Tsuyoshi Kajikawa.

VENTE LALIQUE

- Expert : Jeni Sandberg - Nombre de lots : 118 - Estimation totale : 1,2 million d’euros

VENTE LALIQUE DE LA COLLECTION TSUYOSHI KAJIKAWA

Vente le 10 février à New York, Christie’s, tél. 01 40 76 85 85, www.christies.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°230 du 3 février 2006, avec le titre suivant : Magique Lalique

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