Maastricht a le sourire

Une foire en constant développement

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 5 mars 1999 - 682 mots

Des exposants plus nombreux (182 marchands au lieu de 169 en 1998), une liste d’attente qui ne cesse de s’allonger, un nombre croissant de visiteurs (64 000 l’an passé) : le baromètre est au beau fixe pour Tefaf Maastricht, qui se tiendra cette année du 13 au 21 mars.

MAASTRICHT - “La foire grandit chaque année en qualité et en nombre de visiteurs. C’est un rendez-vous sans égal. On y rencontre de plus en plus de conservateurs de musées ou leurs trustees”, explique Jean-François Heim, qui participe à la foire depuis neuf ans. “Un des atouts de Maastricht tient à ce que les visiteurs effectuent le déplacement tout spécialement pour assister à Tefaf et acheter”, précise de son côté François Lorenceau.

Douze pays différents seront représentés. Une vingtaine de Français feront le voyage, dont certains pour la première fois comme Didier Aaron, ou la galerie Pierre Levy qui exposera dans la section art du XXe siècle. Celle-ci prend un peu plus d’importance cette année, avec des œuvres de Ernst, Picasso, Mondrian, des sculptures de Calder ou de Moore. Également nouvelle venue, la galerie londonienne Annely Juda Fine Art accrochera un Piet Mondrian, Composition avec rouge, jaune et bleu (1927). La galerie Cazeau-La Béraudière présentera une Nature morte avec deux pommes sur une table (1900) de Paul Cézanne et un Portrait de la duchesse Karoly (1865) par Gustave Courbet. De son côté, Jean-François Heim proposera une exposition de 45 huiles et œuvres sur papier datant de l’Âge d’Or danois (1800-1850) : des paysages, des vues de villes, des portraits et des intérieurs. La galerie Brame et Lorenceau a sélectionné des œuvres liées au thème de la mer, comme l’Entrée du port de Honfleur d’Edmond Petitjean, susceptibles de séduire des collectionneurs de l’Europe du Nord.
Les tableaux anciens, surtout flamands et hollandais, demeurent un des points forts du salon, et quelques-uns des plus grands noms de la spécialité seront présents : Johnny van Haeften avec un tableau de Frans van Mieris l’Ancien montrant un alchimiste dans son atelier, Richard Green avec un Clara Peeters, Nature morte avec fromage, un verre et une porcelaine chinoise, Bob Haboldt avec un des premiers paysages connus de Salomon van Ruysdael, des vaches en train de paître et un village en arrière-plan. Chez Didier Aaron seront accrochés des tableaux et des dessins anciens, parmi lesquels des œuvres hollandaises, inédites pour la plupart, telles une composition d’Adriaen van Salm (1660-1720) figurant une chasse à la baleine, et un dessin des dernières années de Jacob Jordaens (1593-1678), Saint Jérôme devant l’aréopage.

La section antiquités et objets d’art, une des plus importantes du salon, offrira notamment un choix de mobilier français et anglais du XVIIIe siècle, des céramiques européennes et asiatiques, de la verrerie, des objets d’art japonais et des sculptures médiévales. Ainsi, la galerie anversoise Jan Dirven exposera un autel privé en chêne polychrome (1505) montrant saint Jean et Marie pleurant le corps du Christ détaché de la Croix, la galerie Rhéa une statue votive romaine d’un jeune prêtre d’Isis, et Bernard Blondeel une statue acéphale en bronze d’Athéna. Adriano Ribolzi mettra à l’honneur un bureau plat d’époque Louis XV en laque de Chine estampillé Jacques Dubois, Bernard Steinitz un secrétaire en bonheur du jour de conception originale signé Charles Krier, Pelham Galleries une paire de consoles dorées rococo, époque George II, sculptées par Mathias Lock, dont le dessus en jaspe et marbre est attribué au sculpteur Benjamin Carter.

La section textiles, moins développée, réunira notamment deux grands marchands français. La galerie Chevalier présentera, à côté de grandes tapisseries flamandes et françaises, plusieurs pièces de petites dimensions : des sujets religieux comme le Repas chez Simon, une tapisserie des Pays-Bas méridionaux faisant partie d’une tenture de chœur sur la Vie du Christ (vers 1510-1520), ou profanes comme le Roi boit et la Nourrice, une paire de dessus de porte en grisaille des Flandres du XVIIe siècle. Enfin, le stand de la galerie Blondeel-Deroyan proposera un ensemble de tapisseries inédites, dont l’Histoire d’Erichtonius, fils d’Hephaïstos, une œuvre de 336 x 660 cm tissée à Bruxelles dans le premier quart du XVIe siècle.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°78 du 5 mars 1999, avec le titre suivant : Maastricht a le sourire

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