L’ombre de la crise

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 23 octobre 1998 - 382 mots

Les ventes d’art contemporain organisées à Londres par Christie’s, les 8 et 9 octobre, et à Paris par les études Cornette de Saint Cyr, le 10, et Tajan, le 11, ont enregistré des résultats décevants.

LONDRES ET PARIS - Le 7 octobre, la Bourse de Londres a connu une journée noire. Les lendemain et surlendemain, Christie’s enregistrait son plus mauvais résultat de l’année pour ses ventes d’art contemporain : seuls cinquante pour cent des 141 lots ont trouvé preneur pour un total de 2,8 millions de livres sterling (26 millions de francs), contre 20,3 millions de dollars réalisés par les ventes de juin à New York. “Ce demi-échec s’explique en grande partie par les difficultés boursières, souligne Philippe Ségalot. Nous avons de notre côté fait quelques erreurs en inscrivant par exemple, dans une même vente, quatre œuvres de Damien Hirst qu’il aurait été plus judicieux de distiller au sein de plusieurs vacations”. La plus haute enchère est allée à une œuvre de Gerhard Richter, Kerze, adjugée 617 500 livres (5,7 millions de francs), tandis que L’atelier du peintre par Anselm Kiefer partait à 243 500 livres, et une toile exécutée par Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat, Tricycle, à 100 500 livres. “Ce n’était pas une vente majeure, commente l’expert Marc Blondeau. En outre, les artistes n’étaient pas tous de réputation internationale”.

Résultats décevant à Paris également. La vente de Me Pierre Cornette de Saint Cyr, le 10 octobre, comprenait à la fois des tableaux modernes et contemporains : Juxtapositions, une toile de Jean Fautrier composée de barres horizontales et verticales retenant des empâtements, est partie à 940 000 francs, et une œuvre de Serge Poliakoff de 1968 à 280 000 francs.

Moins de cinquante pour cent des 103 lots dispersés par l’étude Tajan, lors de sa vente d’art abstrait et contemporain du 11 octobre, ont trouvé preneur. Christian (1982) de Gilbert et George, estimé 500 000 francs, a dû être ravalé, tout comme une huile sur toile de Simon Hantai, Meun (1967), estimée 450-550 000  rancs. Misha, un portrait par Antonio Saura qui présente des similitudes avec les masques africains, en particulier avec la géométrie des têtes Songye, a obtenu la meilleure enchère à 340 000 francs, et une toile de Karel Appel, Tête animale (1968), est partie à 300 000 francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°69 du 23 octobre 1998, avec le titre suivant : L’ombre de la crise

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