l‘œil de l‘expert

L'ŒIL

Le 1 mars 2000 - 604 mots

22 500 F
Cette plaque émaillée des cycles Opel, datée avant 1914, figurait parmi les plus anciennes de la vente d’art publicitaire proposée à Chartres le 16 janvier. Estimée entre 20 000 et 30 000 F, elle présentait des manques assez importants et des éclats, et avait subi une restauration sur le O de Opel. Selon maître Pascal Maiche, qui dirigeait cette vacation, « cette plaque au graphisme plein de charme et aux couleurs gaies aurait sans doute obtenu plus du double si elle avait été en bon état. Le marché de l’art publicitaire, qui était parti en pointe il y a une dizaine d’années, redémarre actuellement sur des bases très saines. Dans leur sillage, les plaques émaillées ont entraîné différents objets tels que les plâtres de comptoirs, les cartons de présentation et les automates de vitrine qui intéressent de plus en plus de collectionneurs et commencent à avoir des cotes bien établies ».
Étude Lelièvre-Maiche-Paris, Chartres, 16 janvier.

8 000 000 $
Record mondial pour ce Portrait d’homme en Dieu Mars de Peter Paul Rubens, un des tableaux anciens les plus chers parmi les œuvres passées aux enchères ces dernières années. Nicolas Joly, expert en dessins et tableaux anciens chez Sotheby’s, remarque que « ce panneau, qui a été vendu trois fois en quinze ans par Sotheby’s, n’a jamais perdu de sa valeur. Il s’agit d’une œuvre de dimensions importantes et surtout de très grande qualité, dont la force réside d’une part dans le regard qui se tourne vers les spectateurs, donnant au visage une grande intensité psychologique, d’autre part dans la position de l’homme, qui souligne la puissance de son bras. La manière dont la lumière s’accroche au casque et à la cuirasse est rendue de façon remarquable, la peau de lion est souple et vivante sur son dos. De plus, ce tableau offre un état de conservation exceptionnel. Les enchères se sont terminées sur une bataille entre quatre particuliers ».
Sotheby’s, New York, 28 janvier.

3 900 F
Le chef-d’œuvre de décoration pâtissière d’où provient cette illustration est l’édition originale de l’ouvrage Décorations de tartes de F. P. Glass, édité à Munich en 1894, qui reproduit les plus spectaculaires réalisations pâtissières bavaroises de la fin du siècle dernier. L’auteur était pâtissier à Munich. Il donne ici les recettes en quatre langues (allemand, français, anglais, italien) accompagnées de 40 planches en couleur. Ce livre provient d’une bibliothèque de 800 titres, dont beaucoup en langue allemande, réunis en trente années de recherche par un cuisinier originaire de Bohême. À propos de la vente, l’expert Gérard Oberlé, spécialiste de la bibliophilie gastronomique, constate que « les livres non illustrés en allemand sont les seuls qui n’aient pas suscité l’intérêt du public. La pièce la plus rare, l’ouvrage de Marx Rumpolt, qui est le plus important livre de cuisine de la Renaissance, et quelques autres ouvrages de référence ont obtenu des enchères au-dessus des estimations que j’avais données. Tout ce qui était rare s’est très bien vendu et la vente a totalisé 2,3 MF sur les 1,5 MF attendus ».

200 000 F
Un prix dans l’estimation pour une huile sur carton d’Auguste Chabaud, Le Clown, qui date de 1907-1909. D’après l’expert Frank Baille, « Il s’agit de la période parisienne de l’artiste, qui a duré deux ans, où il se situe entre le fauvisme et l’expressionnisme. Auguste Chabaud se retire après dans le Midi et peint surtout des paysages. Bien que sa cote ait baissé depuis 1991, ses œuvres de jeunesse restent appréciées sur la scène internationale, notamment par les amateurs allemands, alors que ses paysages provençaux sont soutenus par le public local ».
Étude Tajan, Drouot, Paris, 26 janvier. 

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : l‘œil de l‘expert

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