« Les pièces exceptionnelles partent à des prix fous »

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 30 mars 2010 - 643 mots

Entretien avec Nicolas Mauboussin,
président de la maison de ventes DENS & Co, expert en horlogerie, Paris.

Quel est votre parcours professionnel ?
Ma première expérience a été celle de vendeur dans l’entreprise familiale de haute joaillerie Mauboussin. Je me suis rapidement tourné vers l’horlogerie, qui m’attirait davantage. J’ai intégré le Swatch Group à Paris qui gérait alors les marques Breguet, Blancpain, Jacquet Droz, Glashütte et Omega. Puis je suis entré chez Antiquorum en 2004, en tant qu’expert et directeur du bureau de Paris.

Les difficultés rencontrées par Antiquorum à la suite du départ de son patron et fondateur Osvaldo Patrizzi vous ont-elles poussé à partir ?
Il y a un peu de cela. Je n’ai pas voulu faire partie du « petit personnel » qui a manifestement voulu prendre le pouvoir… Mais, à 33 ans, j’avais aussi envie de lancer ma propre structure à Paris. En août 2008, j’ai donc monté la maison de ventes DENS & Co avec un groupe d’actionnaires japonais que j’avais rencontrés chez Antiquorum. L’acronyme « DENS » renvoie aux initiales des quatre actionnaires. J’ai racheté toutes leurs parts l’année suivante.

Quel est le positionnement de DENS & Co ?
Nos secteurs d’activité regroupent les ventes d’horlogerie, de joaillerie et de stylos de collection. Nous privilégions l’aspect qualitatif plutôt que le volume. Nous nous sommes fixé un objectif de six ventes annuelles, avec moins de 200 lots par catalogue. En 2010, quatre ventes sont programmées à Paris, ce qui est encourageant pour une phase de démarrage.

Comment se porte le marché de l’horlogerie depuis la crise ?
Il est très sélectif. Les pièces exceptionnelles partent à des prix fous. Ce secteur attire d’ailleurs de plus en plus des fonds d’investissement, qui se tournent vers les objets d’art, et, entre autres, l’horlogerie. Le marché des pièces moyennes, soit les montres-bracelets modernes d’une valeur comprise entre 10 000 et 30 000 euros, est devenu plus difficile. Il était surtout animé par les achats des traders.

Comment se sont passées vos premières ventes ?
Lors de la toute première, le 30 octobre 2008 à l’Espace Cardin, nous avons présenté 98 lots d’horlogerie, qui ont rapporté 700 000 euros de chiffre d’affaires. Notre deuxième vacation s’est tenue à Drouot le 29 mai 2009, en association avec la maison Piasa. L’accès aux salles des ventes nous avait été refusé en tant que SVV parisienne non actionnaire de Drouot.

Deux autres vacations, dont une de joaillerie, ont eu lieu en 2009, à l’hôtel de La Trémoille (Paris- 8e). Nous serons de retour le 26 avril à Drouot où nous organisons, conjointement avec la maison Auction Art, une vente d’horlogerie et d’instruments d’écriture dirigée par le commissaire-priseur Rémy Le Fur.

Quels sont les lots phares de cette vente ?
Le lot vedette est une rarissime montre chronographe « Fonction Spéciale » de Breguet de 1960, dans un état exceptionnel, possédant la fonction de retour en vol et la qualité AA (Armée de l’Air). Présenté pour la première fois aux enchères et estimé aux alentours de 500 000 euros, ce modèle, qui n’a été produit qu’en six exemplaires, pourrait être unique à ce jour.

Nous offrons également un chronographe Breguet type XX de 1956, avec la fonction de retour en vol, soit la no 1 d’une série de 500 exemplaires livrée pour le CEV (Centre d’essais en vol), estimée autour de 120 000 euros. Et nous disperserons un ensemble de stylos plume de la maison Namiki dont un exceptionnel Kingfisher (2008), limité à 25 exemplaires et estimé environ 50 000 euros.

Quels sont vos projets de développement ?
Nous souhaiterions ouvrir d’autres départements, comme les grands vins et les automobiles de collection… Nous gardons à l’esprit d’organiser un jour des ventes à l’étranger, si l’occasion se présente.

Vente « L’écriture et le temps », le 26 avril à Drouot, Paris, SVV DENS & Co, avec la SVV Auction Art, www.densandco.fr et www.auctionartparis.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°322 du 2 avril 2010, avec le titre suivant : « Les pièces exceptionnelles partent à des prix fous »

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