Résultats financiers

Les hauts et les bas de Sotheby’s

Le Journal des Arts

Le 1 juin 1994 - 489 mots

Les résultats de la maison pour le premier trimestre 1994 révèlent des pertes comparables à celles de l’année dernière.

LONDRES - Sotheby’s Holding Inc.,  société-mère des branches enchère, immobilier et finances de Sotheby’s, a annoncé ses résultats pour le premier trimestre de l’année, arrêté au 31 mars 1994. Ceux-ci révèlent une perte nette de 5,1 millions de dollars (environ 30 millions de francs), contre 5,2 millions de dollars en 1993, pour la même période.

Les ventes aux enchères ont augmenté de 31,7 millions de dollars, pour atteindre 161,3 millions de dollars (soit 960 millions de francs environ). Si les ventes ont augmenté de 24 % au cours du trimestre, le pourcentage de la marge sur ventes a baissé, et cette dernière ne s’est accrue que de 2,9 millions, passant de 31,8 à 34,7 millions de dollars. En effet, l’augmentation du chiffre d’affaires est due pour l’essentiel à deux ventes de collections appartenant à un propriétaire unique, la collection de tableaux de maîtres, de bronzes et de mobilier français, de Peter J. Sharp, et la collection d’objets américains de Bertram K. et Nina Fletcher Little. Or les commissions sur ce type de ventes tendent à être très réduites, par comparaison avec les ventes de collections appartenant à plusieurs propriétaires, du fait de la concurrence que se livrent les maisons de ventes aux enchères pour obtenir l’affaire.

Les activités financières de Sotheby’s comptent de plus en plus, comme le prouve l’importance des sommes dues à la société au titre des services financiers, face à celles qui résultent des ventes d’œuvres et d’objets d’art. Pour le premier trimestre 1993, les créances et les effets à recevoir au titre des services financiers s’élevaient à 98,4 millions de dollars (578,2 millions de francs), contre 103,6 millions de dollars (611,2 millions de francs) en 1994. Le montant dû au titre des ventes aux enchères atteignait 167 millions (985 millions de francs) pour le premier trimestre 1993 ; il ne dépasse pas 90,8 millions pour le premier trimestre 1994. Au vu de ces chiffres, on peut se demander si désormais Sotheby’s n’est pas plus proche d’un organisme bancaire que d’une maison de ventes aux enchères.

Si la venue de Dede Brooks dans les bureaux londoniens a remonté le moral d’un personnel passablement inquiet, sa politique d’augmentation des salaires en ces années de vaches maigres ne passe pas inaperçue dans les comptes. La masse salariale atteint ainsi 19,5 millions de dollars (115 millions de francs), en augmentation de deux millions de dollars (1,2 million de francs) : une progression de loin supérieure aux taux d’inflation britannique ou américain, et qui a absorbé les faibles bénéfices réalisés grâce aux ventes.
Globalement, la situation n’est ni bonne ni mauvaise pour un trimestre calme. Sotheby’s ne perd pas de terrain, et enregistre une augmentation de son activité, même si elle ne s’accompagne pas de gains supplémentaires. Selon une source bien informée, "Sotheby’s espère que sa politique sera payante pour l’avenir".

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°4 du 1 juin 1994, avec le titre suivant : Les hauts et les bas de Sotheby’s

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