Foire & Salon

Les foires à l’épreuve de la cinquième vague

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 5 janvier 2022 - 563 mots

MONDE

Une à une, les foires qui se tiennent d’ordinaire en début d’année jouent la carte du report au printemps plutôt que l’annulation.

Monde. Depuis la mi-novembre, les nouvelles liées à la crise sanitaire – l’arrivée du nouveau variant Omicron et les chiffres de la contamination qui flambent – ont mis en émoi les organisateurs de foires d’art. Mais, à l’inverse des deux dernières années, ils ne renoncent pas totalement à la tenue de leur manifestation et tablent plutôt sur un report au printemps. Cela permettrait également d’éviter l’épineuse question des remboursements des acomptes qui a tendance à tendre les relations entre organisateurs et exposants.

La Brafa a donné le coup d’envoi fin novembre. Dans un premier temps, la Brussels Art Fair a annoncé qu’elle annulait son édition 2022 qui devait se tenir du 23 au 30 janvier, trop de sommes d’argent devant être engagées d’ici là. Mais le 14 décembre, elle a annoncé son report du 19 au 26 juin. « Il est vrai que le créneau de décembre à mars est maintenant délicat compte tenu du haut niveau épidémiologique du Covid-19 », a indiqué Harold T’Kint de Roodenbeke, président de la foire belge, qui par ailleurs délaisse le site de Tour & Taxi pour le parc des expositions de Bruxelles, Brussels Expo.

Le lendemain, c’était au tour de Tefaf (The European Art Fair), initialement prévue du 12 au 20 mars à Maastricht, d’annuler sa 35e édition. Là encore, trop d’incertitudes régnaient quant à l’évolution de la situation sanitaire et une annulation de dernière minute aurait fait courir un risque financier trop important à tout le monde. Aux dernières nouvelles, les organisateurs réfléchiraient à un report au printemps, mais pour l’heure, aucune date n’a été avancée. En revanche, la version new-yorkaise de la foire doit toujours se tenir du 6 au 10 mai prochain.

Puis le Salon du dessin, qui se tient habituellement en mars au palais Brongniart, a annoncé son report du 18 au 23 mai. Drawing Now lui a emboîté le pas, se tenant cette année du 19 au 22 mai. « Nous reportons le salon pour jouer à fond la carte “Paris, capitale du dessin” », a expliqué Carine Tissot, la directrice de la manifestation. « Si nous considérons que le pic de l’épidémie sera atteint en janvier, c’est trop proche de mars pour demander aux marchands étrangers de préparer leur venue à Paris. Nous avons donc opté pour un report de deux mois pour nous donner les moyens d’avoir un salon le plus international possible », a indiqué Louis de Bayser, président du Salon du dessin.

Les autres foires se tenant tôt dans l’année n’ont pas encore statué, telles qu’Art Genève (27 au 30 janvier), ArcoMadrid (23 au 27 février), Art Capital (15 au 20 février), Lille Art Up ! (10 au 13 mars) ou encore Art Paris Art Fair (7 au 10 avril). Quant à Art Dubaï, elle a juste retardé sa date d’ouverture d’un jour, soit le vendredi 11 mars, pour se caler sur le calendrier occidental d’une semaine de travail, du lundi au vendredi.

Une « saison » des foires – avec une concentration de mai à fin novembre – va-t-elle émerger, au moins jusqu’à ce que la pandémie cesse de nous tourmenter ? Impossible à dire, « mais si tous les salons se resserrent sur six mois, ça va être très compliqué et il va y avoir des embouteillages ! », s’inquiète Louis de Bayser.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°580 du 7 janvier 2022, avec le titre suivant : Les foires à l’épreuve de la cinquième vague

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