Rendez-vous

Les foires françaises à la manœuvre

Le paysage des foires françaises d’art moderne et contemporain ne cesse de se reconfigurer

Par Éléonore Thery · Le Journal des Arts

Le 2 octobre 2013 - 476 mots

PARIS - Développement de filiales, changements de calendrier, prolifération de foires off, les foires hexagonales ont accéléré leurs manœuvres ces cinq dernières années.

La scène française n’a évidemment pas la puissance ni les logiques de financiarisation d’un Art Basel, aujourd’hui présent sur trois continents pour faire face à un marché de l’art mondialisé. Mais, s’agissant d’internationalisation, quelques initiatives méritent d’être notées telle la déclinaison à succès de Paris Photo à Los Angeles au printemps dernier ou l’installation du Pavillon des arts et du design à Londres dès 2007 et en avril prochain pendant cette version américaine de Paris Photo. Et chaque année, les annonces de nouveaux événements se multiplient, chacun essayant de trouver un créneau porteur. On note la création de foires de niche sur certains médiums artistiques dont de bons exemples sont offerts par Paris Photo ou le salon du dessin contemporain. « Un phénomène qui suit les modes d’expression des artistes et les courants », commente Christine Phal, directrice du salon, aujourd’hui renommé Drawing Now. « Ce phénomène de niche, plutôt français, est intéressant : mieux vaut avoir un dessin de Picasso que pas de Picasso du tout », ajoute Laurence Dreyfus, art advisor.

Un calendrier chargé

Sur un segment encore plus étroit, sont annoncées pour 2014 deux foires aux concepts cousins : Paris Multiples de Caroline Clough Lacoste et Alain Lamaignère, mêlant édition d’œuvres sur papier et de design, et Soon, salon de l’œuvre originale numérotée, mené par l’équipe de Drawing Now. « L’idée est bonne, l’édition d’art étant un secteur peu identifié et ayant parfois même une mauvaise image », commente Éléonore Chatin, directrice de la galerie Catherine Putman. Pour autant, y aura-t-il de la place pour les deux événements ? Entrent également dans le jeu les foires off autour des grands événements, chacun se devant de trouver une identité précise. « Chaque rendez-vous, biennale ou foire, est un prétexte », décrit Laurence Dreyfus. Ainsi, la Fiac entraîne   un paysage en constante métamorphose : Art Élysées, Cutlog, Young International Artists, le salon Zürcher, Show Off, Slick, ou D :Fair, transfuge de l’ex Chic Art Fair. Même stratégie pour Photo Off, PhotoFever ou No Found autour de Paris Photo ou Dock Art Fair, en marge de la Biennale de Lyon.

Autre botte secrète des foires : l’ajustement de leurs dates sur le calendrier artistique mondial. La Fiac est ainsi organisée en octobre depuis 1999, tandis qu’Art Paris a choisi en 2005 de s’éloigner de la concurrence des grandes foires de l’automne. « Trouver le bon timing est fondamental » commente Romain Tichit, fondateur du YIA. Christine Phal explique : « Nous organisons Drawing Now selon les dates du salon du dessin, cette foire étant elle-même calée sur la Tefaf de Maastricht, afin que les collectionneurs étrangers puissent visiter les deux à la suite ». Nouvelle preuve de la mondialisation du calendrier de l’art.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°398 du 4 octobre 2013, avec le titre suivant : Les foires françaises à la manœuvre

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