New York

Les chinoiseries de Sotheby’s et Christie’s

Les ventes d’art asiatique ont été bien accueillies dans l’ensemble

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 mai 1995 - 607 mots

Le calendrier de la semaine d’Art asiatique de Sotheby’s a été décalé en liaison avec les ventes d’art chinois prévues par Christie’s. Malgré la brièveté des délais, Sotheby’s a rassemblé une belle collection d’objets, et la vente des 21 et 25 mars a été couronnée de succès. Mais c’est la dispersion de la collection Scheinmann, chez Christie’s, qui a constitué le temps fort de cette semaine.

NEW YORK - Comme toujours, les œuvres d’art coréennes ont atteint les prix les plus élevés, pour des pièces isolées, chez Sotheby’s. Un rouleau anonyme du XVIe siècle, Tchiyang Posal et dix Rois, estimé 8 à 10 000 dollars, a été vendu 160 000 dollars (776 000 francs) à un marchand coréen. Une grande jarre à glaçure blanche de la dynastie Choson (XVIIe siècle), estimée 400 à 500 000 dollars, a atteint 860 000 dollars (4,2 millions de francs).

Les 96 lots de cette vente ont produit au total 2 301 305 dollars (11,2 millions de francs), soit presque autant que les 496 lots de la vente d’art chinois. Mais là aussi, le marché s’est révélé solide. Un rare reliquaire de marbre de la dynastie Sui, daté de la huitième année de Kaihuang, soit 588, a été acquis, sur enchère téléphonique, par un collectionneur privé pour 210 000 dollars (1 million de francs environ), après surenchère du marchand taïwanais C. C. Treng.

Les ventes d’art indien et du Sud-Est asiatique, toujours chez Sotheby’s, ont été satisfaisantes, en particulier pour les meilleures pièces. Le montant le plus élevé a été atteint par une sculpture de roi Chandella, fin Xe-début XIe siècle, en grès crème, provenant de la région de Khajuraho. Elle a été acquise par un collectionneur privé pour 140 000 dollars (680 000 francs), contre une estimation initiale de 60 à 90 000 dollars. Un record américain a été battu par un tanka de Vadjrapani, du XVe siècle, en style Gyantsé du Tibet central.

Estimé 90 à 120 000 dollars, il a été vendu 90 000 dollars (436 000 francs) à un collectionneur privé. Enfin, la vente Sotheby’s d’art japonais, pourtant modeste, s’est fort bien comportée, avec 86 % des lots vendus. Un rouleau signé Hasegawa Tohaku (1539-1610), Atago Gongen, est parti sur enchère téléphonique à 310 000 dollars (1,5 million de francs environ), soit le triple de l’estimation initiale, un record pour cette signature.

Toutefois, c’est la dispersion (pour cause de divorce) de la collection de céramiques Scheinmann chez Christie’s qui a constitué la vacation la plus intéressante de cette semaine de ventes d’art asiatique. Constituée depuis 1986, cette collection, vaste mais sans pièces exceptionnelles, a remporté un grand succès : 78 % des 103 lots ont trouvé acquéreur. Une bonne partie a été achetée sur ordre et sur enchères téléphoniques pour le compte d’acheteurs japonais.

Une aiguière Ming ancienne à glaçure rouge (Hongwou), a été achetée par le marchand new-yorkais J. J. Lally & Co., après surenchères de Giuseppe Eskenazi, pour 100 000 dollars (485 000 francs), contre une estimation de 50 à 70 000 dollars. Le résultat des autres ventes a été aussi bon, à l’exception d’une très rare jarre Yuan "blanc-bleu" à l’estimation initiale trop élevée (650 à 750 000 dollars).

Les objets moins importants sont partis plus difficilement, surtout dans le domaine de l’art du Sud-Est asiatique. Christie’s n’a vendu que 40 % de ses lots lors de sa première vente. Les pièces indonésiennes ont atteint de meilleurs résultats que prévu, mais les acheteurs ont été réservés à l’égard de l’objet le plus important, une triade khmère en bronze dans le style d’Angkor Vat qui n’a pas été vendue et dont l’estimation n’avait pas été publiée.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°14 du 1 mai 1995, avec le titre suivant : Les chinoiseries de Sotheby’s et Christie’s

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