Les Brèves : Dix-sept antiquaires du Carré Rive Gauche ...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1994 - 1792 mots

Dix-sept antiquaires du Carré Rive Gauche participent à la Biennale des antiquaires. De nombreux autres marchands du quartier prévoient une ouverture exceptionnelle de leurs galeries, de 11h à 20h, du 7 au 9 novembre. Du 8 novembre au 31 décembre, la galerie Charles et André Bailly montre "Les Enfants dans la peinture", une exposition de portraits et de paysages du XVIIIe au XXe siècle, dont Fragonard, Drouais, Georges Lacombe et Ruiz Pipo.

Du 7 au 21 novembre, au 6, rue de Beaune, pour "Le Japonisme", Lorraine Norré expose deux meubles japonisants de l’ébeniste Édouard Lièvre, des céramiques d’Ernest Shaplet et Simmen O’Kin, des pièces de Christofle dessinées par Reiber, ainsi que des assiettes en porcelaine de Pillivuyt, d’après des estampes d’Okusai, et de l’argenterie américaine de Tiffany. Au 11, rue de Beaune, du 8 novembre au 31 décembre, Myrna Myers expose cinquante dessins de Hanabusa Itcho, "Les rythmes de la vie", ainsi que des costumes et céramiques populaires du Japon ancien. Du 1er au 30 novembre, la galerie Captier au 25, rue de Verneuil, organise l’exposition "Mobilier ancien du Japon". Jusqu’au 26 novembre, la galerie Parsua au 7, rue de Verneuil, expose des tapis de décoration européens de la fin XVIIIe au début du XXe siècle. Jusqu’au 30 novembre, La Chine des Ts’ing au 14, rue de l’Université, montre des sculptures en bois d’art chinois ; D. Milano au 1, rue du Bac, des pièces d’art gréco-bouddhique, et la galerie Camoin, 9 quai Voltaire, des panneaux en cuir décorés français de 1760.

Pendant la Biennale, les 250 marchands du Louvre des Antiquaires resteront ouverts jusqu’à 23 heures les 8, 11 et 12 novembre.

Pour la première grande exposition de sa galerie, depuis sa séparation d’avec Jacques Leegenhoek, Jean-Claude Serre réunit dix-huit œuvres du 8 novembre au 28 janvier, au 199 bis, boulevard Saint-Germain. Pour la première fois, il montrera, à côté des tableaux du XVIe au XIXe siècle dignes des musées qui ont fait sa réputation, quelques natures mortes et vues d’intérieurs hollandaises plus commerciales. Parmi les toiles majeures, une huile sur papier marouflé sur toile d’Atlas et Hercule de Giulio Romano, dont le Louvre possède le dessin préparatoire, une Sainte Famille (1520), qu’il donne à l’artiste espagnol Pedro Machuca, une Déposition de Vincente Macip, et deux natures mortes sur fond blanc de Snyders (vers 1630-1635).

Saint-Amand-Montrond. La collection Guillaume de céramiques d’art populaire, principalement des grès de la Borne (Haut-Berry), sera dispersée par Me Valérie Maudieu le 12 novembre. Quelque 200 lots, des personnages et des pichets anthropomorphes et zoomorphes du XVIIe au XXe siècle, estimés entre 1 500 et 35 000 francs.

Deauville. Le 12 novembre, Deauville Auction dispersera des meubles et objets d’art ainsi que 80 tableaux modernes, dont La place du village de Maurice de Vlaminck (1915), (estimé entre 300 et 350 000 francs), Femme dans un paysage de Renoir, (estimé entre 200 et 250 000 francs).

IESA Multimédia
L’Institut d’études supérieures des arts (IESA) ouvre une galerie Multimédia destinée à des artistes utilisant ces nouvelles technologies. Elle aura également pour vocation d’accueillir des ateliers de recherche, de former les étudiants au multimédia culturel, d’éditer des bases de données et de produire des CD Rom, liés au patrimoine.
La première exposition, du 17 novembre au 13 janvier, présente Jorge Orta, un Argentin de 41 ans qui pratique un art monumental éphémère grâce à des canons à image géants, des lasers puissants et des programmes informatiques sophistiqués. Suivront Michel Surret Canale, Miguel Chevalier et Joseph Nechvatal.
Galerie Multimédia IESA, 18, bd Saint-Marcel 75005 Paris. Tél : 45 35 87 46 et 42 25 23 57.

La galerie de Staël, spécialisée dans les dessins et tableaux des XVIIIe et XIXe siècles, qui s’est ouverte au 6, rue Royale en février 1989, a été contrainte de fermer fin septembre. Parmi les raisons de cette fermeture, la mauvaise conjoncture économique, un loyer important, et le départ pour raisons de santé de l’un des trois associés de la galerie, Jérôme Fourrier. Pascal Zuber, spécialisé dans la peinture début XIXe et surtout les paysages néoclassiques, continuera à travailler "en chambre", tandis que Gabriel Terrades, spécialiste de dessins anciens, cherche une autre galerie. Le quatrième fondateur de la galerie de Staël, Olivier Aaron, était parti il y a deux ans pour se concentrer sur ses recherches en histoire de l’art.

Du 4 novembre au 31 décembre, la galerie Doria, au 16 rue de Seine, présente une exposition thématique sur la couleur noire dans la peinture, la sculpture et les arts décoratifs du XXe siècle. Parmi les tableaux exposés, des œuvres de neuf artistes dont Otto Dix, Dubuffet, Estève, Fontana, Zao Wou-Ki et, naturellement, Soulages. Parmi les meubles, une paire de fauteuils en osier de Pierre Chareau (1920), un tabouret Hocker d’Adolf Loos (1900), et une table volante d’Eileen Gray (vers 1929).

Du 11 au 21 novembre, à l’hippodrome d’Auteuil, "s’épanouira dans une atmosphère champêtre", selon ses organisateurs, le 10ème Salon des antiquaires de Paris XVIe : une centaine d’antiquaires français et des meubles et objets du XVIIe au XXe siècle. Renseignements : tél : 43 37 38 00.

Grâce aux efforts de Jo Frémontier, de la galerie Frémontier, le trottoir du quai Voltaire, du numéro 5 au numéro 21, est en train d’être élargi de plus d’un mètre et agrémenté de bacs à orangers à chaque porte cochère, jusqu’à la rue de Beaune. L’Association du quai Voltaire – créée en 1990 après que la célèbre rue d’antiquaires soit devenue "axe rouge" –, n’ayant rien obtenu en compensation des pouvoirs publics, Jo Frémontier avait entrepris, seule, des démarches auprès de la Préfecture, des Bâtiments de France, des Jardins de Paris – qui entretiendront les bacs à orangers – et de la Voirie, qui a dessiné les plans. Les travaux, commencés début septembre, devaient s’achever fin octobre.

Emmanuel Moatti, qui voulait créer sa propre galerie au 126, faubourg Saint-Honoré, après avoir travaillé pendant six ans avec son père Alain Moatti, s’est laissé tenté par un local plus grand, au 134 du même faubourg. Il compte ouvrir son nouvel espace, l’ancienne galerie d’art moderne Merle dont il a acheté le fonds, début décembre.

À Rotterdam, l’Espace d’exposition "MK Expositiervimte", dirigé par Emmo Grofsmid et Karmin Kartowikromo, déménage pour s’installer, en rez-de-chaussée et en étage, dans un immeuble situé dans le quartier du musée Boymans Van Beuningen et du centre d’art moderne Witte-de-With. "MK Expositiervimte" disposera de 175 m2 pour exposer de l’art contemporain, essentiellement des sculptures, des installations… La galerie, qui expose régulièrement des artistes néerlandais, allemands, autrichiens, britanniques, américains et slovaques, va s’ouvrir à des Français.
n MK Expositiervimte, Witte-de-Withstraat 53, 3012 BM Rotterdam, Pays-Bas, tél : (10) 213 09 91.

Des Rodins saisis
Vingt-six lots, des plâtres et des bronzes d’après Rodin, qui faisaient partie de la vente du fonds de la fonderie Georges Rudier après la liquidation judiciaire de celle-ci, ont été saisis, le 19 octobre, à la veille de la vente organisée par Me Anne Gillet-Seurat à Nanterre. La saisie a eu lieu dans le cadre des poursuites engagées contre le marchand Guy Hain, surnommé "le duc de Bourgogne", qui avait été interpellé en janvier 1992 et mis en examen pour "contrefaçons d’art et escroqueries". Deux pièces de Zwobada, Nu couché en plâtre patiné et Femme couchée en plâtre patiné, ont été également saisies, et deux pièces d’Arp, non attribuées dans le catalogue, ont été retirées. La Fondation Arp, de Clamart, qui avait essayé, sans succès, de faire saisir ces pièces, a néanmoins acheté pour 3 600 francs une autre œuvre d’Arp, Torse de femme , un moulage de plâtre décrit comme "École Moderne" dans le catalogue.

Jusqu’au 10 décembre, la Galerie Acquavella expose, à New York, 63 sculptures et 10 toiles de Giacometti, réalisées de 1920 à 1965. Parmi elles, Femme Égorgée, l’Objet Invisible (Mains Tenant le Vide), L’Homme au Doigt, Homme qui Marche, Le Chariot et quelques fragments anatomiques, comme les appelait Giacometti : Le Nez et La Main, ainsi que cinq pièces de la série Femme de Venise. Dans cet hommage, figurent des œuvres de la succession Pierre Matisse, récemment acquises par Acquavella en association avec Sotheby. De grands musées, des marchands et des collectionneurs ont également prêté leurs œuvres.

Zurich. La Galerie Koller vendra du 16 au 23 novembre des tableaux impressionnistes et modernes, des tableaux suisses des XIXe et XXe siècles, du mobilier baroque, Louis XV, Louis XVI et Empire, des gravures et sculptures modernes, de l’art asiatique, des tapis et tapisseries, de l’argenterie … Parmi les tableaux, La fenêtre bleue de Marc Chagall, estimé de 480 à 580 000 francs suisses, et Stampa 1929 de Giovanni Giacometti, estimé de 120 à 150 000 francs suisses.

Paris. Dix-neuf dessins, huiles, pastels et sculptures de Degas, provenant de la collection de la famille de l’artiste, seront dispersés le 19 décembre à l’Hôtel George V par Me Jacques Tajan. Particulièrement intéressants sont l’autoportrait à l’huile de Degas coiffé d’un feutre, estimé entre 2,5 et 3 millions de francs – qui se rapproche d’un autoportrait vendu à Londres pour 350 000 livres en juin dernier – et, parmi les dessins, des études pour le portrait de la famille Bellelli. Exposition aux services culturels de l’ambassade de France à New York, du 2 au 4 novembre, et à Lausanne, chez Catherine Niederhauser, du 9 au 12 novembre inclus.

Genève. Le 13 novembre, Antiquorum propose une vente de plus de 200 lots réalisés par la Maison Vacheron Constantin, la plus ancienne manufacture d’horlogerie du monde, fondée en 1755. Le 15, Antiquorum organise une vente de joaillerie, intitulée "déjeuner et enchères", dont la particularité est de permettre aux amateurs de se restaurer, tout en assistant aux enchères. Parmi les lots importants, une broche en forme d’orchidée des années quarante, en émeraudes et diamants, par Trabert et Hoeffer Mauboussin, estimée entre 35 000 et 40 000 francs suisses, et un collier en diamants, composé de 893 pierres montées sur or jaune, estimé entre 210 000 et 250 000 francs suisses. Lors de la "vente silencieuse" de bijoux organisée, sans catalogue, toujours par Antiquorum, du 12 au 15 novembre (dimanche exclu), les enchérisseurs devront déposer leurs offres, sur un bulletin, dans une urne scellée. Renseignements tél : 022 752 13 01.

Le 17 novembre, à l’Hôtel des Bergues à Genève, la société Tradart mettra aux enchères 290 monnaies grecques et romaines, dont une pièce, estimée entre 38 000 et 48 000 francs suisses, frappée des portraits de Marc Antoine et de Cléopâtre pour célébrer leur mariage en 32 av. J.C., ainsi que la conquête de l’Arménie par Marc Antoine, la même année. Parmi les autres lots, une monnaie grecque frappée à Pella, en Macédoine, vers 221 av. J.C, estimée entre 78 000 et 98 000 francs suisses, et un sesterce de bronze, frappé à Rome sous le règne de Marc Aurèle, estimé entre 14 000 et 16 000 francs suisses.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : Les Brèves : Dix-sept antiquaires du Carré Rive Gauche ...

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