Les Brèves

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 19 décembre 1997 - 1328 mots

La galerie Blondeel-Deroyan exposera à New York, du 27 janvier au 21 février, une douzaine de ses tapisseries les plus prestigieuses dans le nouvel espace de la galerie Blumka (209 East 72th Street) Parmi les pièces flamandes des XVe et XVIe siècles que les deux marchands parisiens présenteront, figurent trois œuvres d’excep­tion : Les eunuques Bightan et Tereh devant Esther et Assuérus, tissée à Bruxelles vers 1520 ; une paire de Millefleurs brugeoises représentant des scènes de la vie d’Abra­ham, et Le triomphe de la Renom­mée, tissée à Bruxelles entre 1500 et 1504.

La première "Biennale de l’antiqui­té et des arts" du Luxembourg a réuni vingt-deux marchands, du 27 au 30 novembre. Organisée par la société des foires internationales de Luxem­bourg, au cœur de la capitale du duché, cette manifestation a accueilli plus de trois mille amateurs. Quoique la date exacte de la prochaine édition ne soit pas encore fixée, la seconde biennale du Luxembourg devrait se tenir à l’automne 1999.

Le président des Amis de Versailles a acquis deux tasses à glace en porcelaine de Sèvres lors d’une vente aux enchères organisée chez Sotheby’s à Zurich, le 9 décembre. Adjugées 93 150 francs suisses (381 915 francs), ces pièces, qui ont battu un record mondial, devraient donc retourner à Versailles. Issues d’une importante collection privée, elles font partie du célèbre service commandé par Louis XVI à la Manufacture de Sèvres, le 3 janvier 1783, pour les appartements du Roi à Versailles. Sa réali­sation – pour laquelle on fit appel aux huit meilleurs artistes de la manufacture – était prévue sur une période de vingt-quatre ans afin d’étaler son coût considérable (164 300 livres). En 1793, à la mort de Louis XVI, 198 pièces avaient déjà été exécutées, dont 140 se trouvent aujourd’hui dans les collections du château de Windsor.

Le tableau de Vincent Van Gogh, La Ferme, a été adjugé 1,38 million de florins (4,10 million de francs) par Christie’s à Amsterdam. Estimé entre 300 000 et 500 000 florins, il a été acquis par un collectionneur privé suisse. Peinte en 1885, la même année que Les Mangeurs de pommes de terre, cette œuvre montre l’intérêt que Van Gogh a toujours manifesté pour la vie et le travail à la campagne.

Un tableau de la Renaissance italienne, une Madone avec enfant, a été adjugé à Cologne pour deux millions de deutschemarks (6,68 millions de francs) par la Maison Lempertz. Estimée à 300 000 marks, l’œuvre (76 x 58 cm) est attribuée au cercle du peintre florentin Andrea del Sarto (1486-1530). C’est un collectionneur privé, resté anonyme, qui l’a acquise face à des enchérisseurs venus de Paris et de Rome.

Phillips a dispersé trois cents tableaux et deux cents dessins anciens pour 1 859 624 livres (18 410 277 francs), lors de deux vacations organisées à Londres. Le 2 décembre, une paire de scènes maritimes par Abraham Jansz Storck a été adjugée 199 500 livres ; une autre, de Simon de Vlieger, à 117 000 livres. Le lendemain, un tableau de Murillo a trouvé preneur à 29 900 livres : acheté cent livres par un collectionneur écossais en 1940, Saint Joseph avec l’Enfant Jésus dormant a été acquis par un musée américain.

Les soixante-deux œuvres d’art contemporain dispersés par Christie’s, les 18 et 19 novembre, ont été acquises aux trois quarts par des collectionneurs américains. La vente a totalisé 24,83 millions de dollars (144,75 millions de francs), dans la fourchette des estimations de 21,5 à 28,8 millions de dollars. Le record de la soirée a été atteint par Willem de Kooning, avec 4,18 millions de dollars pour Two Standing Women, contre une estimation de 3,5-4,5 millions, et 2,03 millions de dollars pour Women (Blue Eyes), qui était estimée 800 000 à 1,2 million. Mais la surprise est venue de deux classiques de l’art contemporain : un autoportrait de Warhol (1978-1979) a largement dépassé son estimation haute de 800 000 dollars en partant à 1,047 million, et deux stabiles de Calder ont doublé leur estimation haute à 794 500 et 651 500 dollars.

La vente des objets du pied-à-terre new-yorkais de Marlène Dietrich, le 1er novembre dernier, a rapporté 659 000 dollars (3,9 millions de francs). Lors de la vacation organisée par Sotheby’s à Los Angeles, 99,2 % des lots ont été vendus. Un carnet de notes en cuir rouge (est. 300-500 dollars) et sa dernière paire de chaussures de scène (est. 25-50 dollars) ont été acquis par l’artiste metteur en scène Robert Wilson à 2 875 et 3 730 dollars. La vente comprenait également des meubles, des livres, des vêtements et des cadeaux d’amis tout aussi connus que l’actrice décédée à Paris en 1992, à l’âge de 90 ans. Peu d’objets de grande qualité selon les critères habituels, mis à part un dessin et une peinture à l’huile de Corot que lui avait offerts Erich Maria Remarque, vendus respectivement 29 900 et 140 000 dollars (est. 10 000-15 000 et 70 000-90 000 dollars). En 1992, la maison de vente anglo-saxonne avait déjà adjugé 990 000 dollars un bracelet porté au cinéma par la star et, en 1993, avait servi d’intermédiaire lors de l’acquisition par le gouvernement allemand de l’ensemble des archives de la vie publique de Marlène Dietrich pour un total de 5 millions de dollars.

Un présentoir de la Torah en argent ciselé provenant de la collection Rothschild a été adjugé le 17 novembre à Genève pour 718 500 francs suisses (environ trois millions de francs français), soit près de dix fois son estimation. Un collectionneur privé européen a acquis cette pièce réalisée par Johann Christoph Mueller à Breslau, en Pologne, au milieu du XVIIe siècle.

Une œuvre attribuée à Cornelis Engelbrechtsz a été adjugée 1,3 million de francs par Me Aguttes, le 7 décembre. Classée monument historique, cette Crucifixion, panneau de chêne parqueté et rehaussé d’or, provenait de la famille Chabannes La Palice. Elle a été acquise par la collectivité locale du département de l’Allier.

Un tableau de Claude Monet a été vendu 3,8 millions de livres sterling (38 millions de francs) le 9 décembre, chez Christie’s à Londres. Acheté en France en 1884 par le grand-père du dernier propriétaire, Sur les planches de Trouville n’avait pas été montré au public depuis plus d’un siècle. Cette toile, sur laquelle sont toujours collés des dizaines de grains de sable, a été peinte en 1870, alors que l’artiste traversait une période difficile : il avait emmené sa nouvelle femme et son fils à Trouville pour échapper à ses créanciers parisiens.

Deux enchères millionnaires ont couronné la dispersion de tableaux provenant de la collection de M. et Mme D. Au cours de cette vacation, dirigée conjointement par l’étude Piasa et par Me de Muizon, le 12 novembre, le Portrait de jeune fille à la robe bleue par Pierre-Auguste Renoir a trouvé preneur à 2 millions de francs, et Tête de fou, un bronze de Picasso, a été emporté à 2,15 millions de francs.

Une fresque de Paul Véronèse a été adjugée 1,9 million de francs par Me Delvaux. Cette œuvre transposée sur toile a trouvé preneur le 1er décembre, à Drouot Richelieu, lors d’une vente de tableaux italiens provenant de la collection de Mme L.

Un tableau d’Hippolyte Flandrin a créé une véritable surprise à Drouot Richelieu. Estimé 60 000 à 80 000 francs, le Portrait de Jean-Baptiste et René d’Assy a été adjugé 1,09 million de francs par le groupe Millon et Associés.

La vente d’art contemporain organisée par Sotheby’s le 19 novembre, à New York, a produit 28,84 millions de dollars (168,13 millions de francs). Parmi les cinquante-deux lots vendus sur les soixante-cinq mis aux enchères, la palme est revenue à une huile sur toile de Rothko : estimée trois millions de dollars, elle a été adjugée 5,94 millions. Les deux autres plus hautes enchères ont été portées sur The Ring de Roy Lichtenstein et Goog Boy/Bad Boy, de Bruce Nauman, estimés chacun 1,5 à 2 millions de dollars, qui ont trouvé preneur à 2,02 millions.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°50 du 19 décembre 1997, avec le titre suivant : Les Brèves

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