Les bois gravés flambent

La collection Vallotton à Zurich

Le Journal des Arts

Le 13 juin 1997 - 404 mots

Une collection de gravures et dessins préparatoires de Félix Vallotton a été dispersée le 4 juin chez Sotheby’s à Zurich pour 1,4 million de francs suisses (5,6 millions de francs). Les bois gravés, extrêmement convoités par les enchérisseurs, ont souvent supplanté les dessins.

ZURICH. La Galerie Paul Val­lotton de Lausanne a mis en vente chez Sotheby’s à Zurich 230 gravures et 69 dessins préparatoires de l’artiste suisse Félix Vallotton (1865-1925). Cet ensemble, rassemblé depuis 1980, a été complété de quelques pièces issues de la famille, et la galerie s’en séparait pour se consacrer davantage à l’œuvre peint.

Technique japonaise
Le bois gravé La Paresse, nu­méroté 114 sur un tirage de 180 environ, a atteint le record de 100 840 francs suisses (403 360 francs), quatre fois le montant de l’estimation, dépassant largement l’enchère de 91 800 francs suisses (367 200 francs) enregistrée pour le dessin préparatoire au crayon et à l’encre de Chine de 1896. Cette gravure de toute beauté a été acquise par un collectionneur privé, comme Le Bain, bois gravé numéroté 55/100, adjugé 67 850 francs suisses (271 400 francs) sur une estimation de 20-24 000 francs suisses. Le dessin préparatoire exécuté à l’encre de Chine en 1894, moins fort en contrastes, a été adjugé 46 000 francs suisses (184 000 francs) à un acheteur privé suisse. Un autre client suisse a enlevé la gravure intitulée Le Mensonge, adjugée 23 000 francs suisses (92 000 francs), tandis que Le Bibliophile, un bois gravé estimé autour de 1 000 francs suisses, a créé la surprise avec une adjudication de 21 850 francs suisses (87 400 francs). Il est vrai que l’œuvre gravé de Vallotton est d’une qualité exceptionnelle, et son sa­voir-faire s’inspirait des techniques japonaises. À partir de 1890, il réalise ses premières gravures sur bois, évidant au couteau des blocs de bois de poirier, dé­pourvu de nœuds, et mettant en valeur des scènes intimistes avec un grand sens de la composition. Au nombre des  enchérisseurs se trouvaient des institutionnels comme le Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne, qui a acheté deux dessins : L’Averse, 34 500 francs suisses (138 000 francs), et La Modiste, 16 100 francs suisses (64 400 francs). Une autre version dessinée de La Modiste a été adjugée 35 650 francs suisses (142 600 francs) à un client qui a gardé l’anonymat. D’autres pièces ont été acquises par le Cabinet des Estampes de Genève, grâce au soutien d’une fondation.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°40 du 13 juin 1997, avec le titre suivant : Les bois gravés flambent

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