Les belles enchères de juin

L'ŒIL

Le 1 juin 1999 - 561 mots

C’est une tradition dans l’univers des ventes : le mois de juin est consacré aux plus belles pièces. Une période idéale pour visiter les expositions de l’hôtel Drouot, qui se succèdent tout au long du mois.

Le 4 juin est le jour de L’éternel Printemps, un bronze de Rodin à patine brune fondu par Barbedienne, dont l’estimation se monte à 600 000/800 000 F. La dernière enchère d’un bronze similaire, obtenue en décembre dernier, et qui a atteint 1,7 MF, couronnait une épreuve à patine brune et verte.
Maître François de Ricqlès a sélectionné pour le 6 juin un ensemble d’art primitif qui sera vendu à Drouot-Montaigne. Une des pièces majeures est une plaque en bronze du Bénin datant du XVIe siècle, la période de plein épanouissement de l’art du bronze dans cette région du Nigéria. Très rare sur le marché, ces plaques en haut-relief représentent des personnages importants, ici l’Oba (ou roi) debout, paré de bijoux et d’ornements caractéristiques de son rang, sur un fond finement ciselé. Des objets océaniens, qui ont été collectés en 1891-1892 par un officier de la Marine française, seront proposés en même temps, notamment un masque du Vanuatu (île Pentecôte) estimé 200 000/300 000 F. Toujours à Drouot-Montaigne, l’étude Piasa propose le 7 juin un évangile arménien daté 1586, orné d’une centaine de miniatures, dont la moitié en pleine page, pour lesquelles on attend 800 000 F.
Le programme du 11 juin concerne la verrerie et les vitraux contemporains, avec des œuvres de Chabrier, Zoritchak, Négréanu, Gilhodez ou Guevel, beaucoup d’entre elles accessibles entre 1 000 F et 15 000 F.
Le 21 juin réjouira les amateurs de tableaux anciens ou modernes. Ces derniers pourront admirer un panneau de Georges Seurat, L’Échouage à Grandcamp daté 1885 (4 MF), ou une toile de Gustave Courbet, Le Château de Chillon (3 MF), présentés par l’étude Laurin-Guillloux-Buffetaud. Dans la même vente figure une huile sur cuivre de Franken et Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de Velours, Allégorie de l’eau.
Plusieurs vacations de prestige se dérouleront à l’Espace Tajan : tableaux anciens (le 22), modernes (le 24), mobilier et objets d’art (le 22). Les œuvres importantes sont un portrait de Louis-Léopold Boilly, représentant une jeune femme sur fond de paysage (600 000/800 000 F), un bronze de Camille Claudel, L’Abandon, fondu par Eugène Blot, et un panneau de Picabia des années 20 estimé autour de 1 MF. Parmi les objets de collection se trouve une série d’assiettes, de rafraîchissoirs et de coupes en porcelaine de Paris ornées de scènes de genre polychromes peintes par Drolling (manufacture de Diehl et Guérard, époque Empire).
Une des dernières ventes de juin se veut la première consacrée à « l’archéologie du futur » et propose des objets d’art des années 50 à aujourd’hui. On pourra y découvrir les meubles, luminaires, sculptures et tableaux de plus de 100 artistes et une douzaine de pièces uniques créées spécialement pour cet événement, comprenant notamment le Nautile, une sculpture éclairante de Thomas Langrand, d’une hauteur de 2 mètres, estimée 5 à 6 000 F. La vente comprend environ 230 lots et parmi eux figurent des meubles de Jean Prouvé et Charlotte Perriand (estimés 120 000/130 000 F), des sculptures et luminaires de Serge Mouille (10 000 à 50 000 F) et des œuvres de Wilmotte, Starck, Joe Colombo, Élisabeth Garouste et Mattia Bonetti, etc. (étude Chayette-Cheval, 28 juin).

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : Les belles enchères de juin

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