Les aventures de Gérard Oury

Oury tient sa passion pour l’art de sa mère, Marcelle, qui l’emmène dès son plus jeune âge dans le Paris artistique de l’entre-deux-guerres. Il joue avec « Foufou » (Foujita) et ses chats, trône sur un tabouret dans l’atelier de Raoul Dufy, va goûter chez Jacques Villon ou Marcel Gromaire. Les tableaux de ces peintres amis tapissent les murs de l’appartement la rue de La Tour où il grandit. Ce sont ces mêmes artistes que le réalisateur de La Grande Vadrouille affectionnera toute sa vie. Oury a ainsi accumulé 90 œuvres de Dufy, l’ami intime ; 40 Villon ; 25 Gromaire… « Il a adoré ses tableaux. Particulièrement ses Dufy. L’un de ses grands chagrins fut d’en être privé, lorsqu’il perdit la vue, à la fin de sa vie », raconte sa fille, Danièle Thompson.

Les grands sujets abordés par Dufy sont présents dans la collection : régates, courses de chevaux, orchestres, rues pavoisées et baigneuses, illustrant les périodes importantes de son œuvre. Les Baigneurs de 1907 (est. 150 000 euros) est l’un des rares tableaux fauves peints par Dufy entre 1906 et 1907. Tandis que Bateaux et barques aux Martigues (est. 500 000 euros), toile majeure réalisée à la fin de la même année, bascule vers un cubisme cézannien, aussi bien dans sa construction que dans sa gamme chromatique. Un rare Orchestre au pupitre vert (est. 100 000 euros), travail très dense de 1941, mêle la plume à l’aquarelle.