BRUXELLES - Depuis quelques années, flâner (ou plus si affinité) dans les travées de la Foire des Antiquaires de Belgique à Bruxelles n’était plus seulement un événement mondain belge, mais un détour obligé pour les amateurs européens du bel objet. L’initiative a cherché son espace des années durant, pour gagner, en 2005, le site industriel exceptionnel de Tour et Taxis. L’osmose y fut instinctive entre un lieu singulier et des objets qui, de stand en stand, allaient trouver leur respiration. Bien sûr, la référence au voisin hollandais de prestige que constitue Tefaf Maastricht est sensible. Ne serait-ce que dans la ventilation des espaces et une recherche décorative qui, ici, fera naturellement l’impasse sur la tulipe dans la diversité de ses déclinaisons. Le bureau Volume Architecture a su donner à la Foire son identité et son atmosphère. Pour l’occasion, Édouard Vermeulen, le couturier de la maison Natan, constellera l’allée centrale d’une vingtaine de modèles de sa collection printemps-été.
Le leitmotiv des organisateurs reste la qualité. L’environnement n’est ici que le reflet d’une volonté d’exigence qui passe d’abord par les pièces présentées. Pour garantir celle-ci, la Foire des Antiquaires de Belgique – à l’instar de sa grande soeur de Maastricht – a recours à des commissions d’experts composées de conservateurs de musées, d’antiquaires extérieurs à la foire et d’historiens d’art compétents. Celles-ci opéreront en fonction de leur spécialité deux jours durant avant l’ouverture de la foire. Leur avis, nécessairement unanime, se portera garant du niveau d’excellence des objets rassemblés et, à travers ceux-ci, d’une foire qui ne cache pas ses ambitions.
Un passage obligé
Le ton est donné et la qualité, année après année, s’est renforcée. Tant et si bien que les antiquaires européens en font désormais un passage obligé dès les vapeurs du nouvel an dissipées. Pour sa 52e édition, la Foire des Antiquaires de Belgique a décidé d’élargir la représentation internationale en portant la part étrangère à 45 %. C’est ainsi que le visiteur pourra découvrir des nouveaux venus comme Perrin (Paris), Lebel (Bruxelles), Ratton et Ladrière (Paris) – qui présenteront un plat de fauconnier aux armes des Medicis et des Este –, Mermoz (Paris), Sycomore (Genève), Fabery de Jonge (Middelburg), L’Univers du bronze (Paris) – qui annonce un remarquable Puma de Bugatti – ou encore Blue Elephant (Maastricht). Soit 130 exposants attirés par le sérieux d’un événement de haute tenue (grâce au travail rigoureux d’un comité de sélection composé d’experts indépendants) et par la réputation de longue date des collectionneurs belges. Pour loger tout ce monde, l’espace a bénéficié d’extensions qui portent à plus de 12 000 m2 la surface totale d’exposition.
Présidée par Grethe Zeberg, la foire a aussi décidé de se tourner davantage vers l’art contemporain. Sans doute les résultats extrêmes atteints par la création actuelle dans les ventes récentes ont-ils poussé à la décision.
Trigano (Paris), Darga & Lansberg (Paris) ou Le Minotaure (Paris) livreront ainsi des horizons différents de ceux traditionnellement liés à l’art ancien. Le millésime 2007 s’annonce exceptionnel : une foire de premier plan qui aspire aux sommets et qui devrait tenir ses promesses au-delà de toute attente.
- Présidente : Grethe Zeberg - Exposants : 130 - Surface : 12 400 m2 - Visiteurs attendus : 32 000
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Les antiquaires entre Tour et Taxis
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Abonnez-vous dès 1 €Du 19 au 28 janvier 2007, Tour et Taxis, Avenue du port 86c, Bruxelles, tél. 32 2 513 48 3, tlj 11h-19h, le 25 janvier jusqu’à 22h30. Catalogue, 10 euros.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°250 du 5 janvier 2007, avec le titre suivant : Les antiquaires entre Tour et Taxis