Sotheby’s

L’Empire contre-attaque

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 21 novembre 2003 - 499 mots

L’année 2004 célébrera le bicentenaire de l’Empire. Sotheby’s devance les festivités
d’un an en consacrant une vente sur ce thème le 2 décembre.

 PARIS - Le 2 décembre 1804, Napoléon Ier est sacré Empereur à Notre-Dame. 199 années plus tard jour pour jour, Sotheby’s lui rend hommage en organisant à Paris une première vente « Empire » mêlant mobilier, œuvres graphiques et documents historiques autour de Napoléon Ier et des principaux personnages de l’Empire, à l’exclusion d’armes. « L’idée n’est pas très originale mais d’actualité », admet Pierre-François Dayot, expert au département Mobilier et Objets d’art. « Le succès de la vente du mobilier Empire du Musée Grévin le 12 mars 2002 nous a convaincus et les résultats de la vente Piasecka-Johnson le 15 octobre dernier sont d’autres signes très encourageants. » La vente qui s’articule en deux temps se veut très homogène en qualité. « La première partie ressemble à une belle vente classique d’une centaine de lots avec, avant tout, des objets en bronze doré comme des candélabres, des pendules et des sculptures, de l’orfèvrerie, de la porcelaine. Cela correspond à ce que les acheteurs recherchent et reste plus facile à vendre que des meubles traditionnels Empire en acajou. Nous avons la chance d’avoir de nombreuses provenances. » L’un des lots phares est une Athénienne en bronze patiné et doré, vers 1800-1805, estimée 100 000 euros et attribuée aux frères Jacob d’après un dessin de Percier et Fontaine. Cette pièce est identique aux deux exemplaires qui ornaient la chambre de Joséphine au château de Saint-Cloud. Objet emblématique, la réduction de la colonne Vendôme provenant du prince Victor Napoléon, petit-neveu de l’Empereur, dont on connaît trois exemplaires conservés à Versailles, à Malmaison et au Musée de l’armée, est proposée autour de 70 000 euros. Il faudra compter environ 20 000 euros pour une pendule « à la Méditation » ayant appartenu à la princesse Murat, et autour de 40 000 euros pour le nécessaire de voyage en argent du maréchal Mortier, qui devint duc de Trévise après la campagne de Prusse, avant de se rallier à Louis XVIII en 1814. La seconde partie de la vacation de 170 lots propose essentiellement un témoignage historique de grande valeur composé de 144 lettres de Napoléon Ier adressées au maréchal Davout, très grand stratège militaire et ministre de la guerre durant les Cent Jours. « Pour ceux qui aiment vraiment l’histoire militaire, on ne peut pas rêver mieux, souligne l’expert maison Thomas Bompard. Ces lettres ont vraiment l’odeur des boulets de canon ! » Estimée entre 600 et 3 000 euros la lettre, cette correspondance de 1800 à 1815, à suivre comme un feuilleton de guerre, a été reproduite de façon détaillée et entièrement retranscrite au catalogue qui deviendra sans doute lui-même un document de collection très prisé.

Empire

Vente le 2 décembre, Sotheby’s, 76 rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris, tél. 01 53 05 53 05, www.sothebys.com, exposition : les 28 novembre et 1er décembre 10h-18h, et les 29 et 30 novembre 14h-18h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°181 du 21 novembre 2003, avec le titre suivant : L’Empire contre-attaque

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