Arts décoratifs

Le Wiener Werkstätte fête ses 100 ans

Le Journal des Arts

Le 21 novembre 2003 - 558 mots

 VIENNE - L’année 2003 marque les cent ans de la fondation du Wiener Werkstätte (l’Atelier viennois, 1903-1932) que musées, galeries d’art et maisons de ventes aux enchères viennoises commémorent ensemble. Un très actif second marché s’est développé autour des créations de ce mouvement. À l’époque, l’aspect commercial de la production fut négligé au profit de la question esthétique, et l’Atelier n’a pas su échapper à la liquidation en 1932. Aujourd’hui, la demande est très forte pour le mobilier, les bijoux, l’argenterie et les objets d’usage quotidien comme vêtements ou jouets.
Le Musée historique de la ville de Vienne présente les plus belles pièces de son exceptionnelle collection qui comprend les œuvres de jeunesse de Josef Hoffmann et de Koloman Moser, des objets du designer nouvellement redécouvert Dagobert Peche, ainsi que des productions de l’atelier de céramique, très populaire pendant les années 1920. Le Musée d’arts appliqués de Vienne (MAK), inaugure quant à lui le 10 décembre « Désir de beauté », une exposition qui se concentre sur la stratégie marketing plutôt visionnaire de l’Atelier. Outre une enquête sur l’un des premiers exemples d’identité corporative, la manifestation examine la position de l’Atelier en comparaison du mouvement Arts and Crafts aux États-Unis et du Bauhaus en Allemagne.
Du côté des ventes aux enchères, Dorotheum propose le 25 novembre une broche en plaqué or et lapis-lazuli de Josef Hoffmann. Conçue en 1907,  de style géométrique, elle apparaît sur le marché pour la première fois (est. 50 000 à 70 000 euros). Également signée Hoffmann, une table de style Art déco conçue pour le département de mode de l’Atelier (est. 25 000 à 35 000 euros). La vente comporte près de 30 autres objets. Deux jours plus tard au palais Kinsky, la maison de ventes Wiener Kunst Auktionen tiendra une vente d’une centaine de créations de l’Atelier. Un service à café de cinq pièces ornées de fruits par Dagobert Peche devrait atteindre les 80 000 euros. Dans un esprit très différent, un vase en argent, très rare et de forme classique, illustre l’extraordinaire force expérimentale de Peche (est. 30 000 à 50 000 euros).
Les galeries participent à l’événement en exposant leurs plus belles pièces. La galerie bel etage présente un très rare secrétaire à volet frontal en ébène macassar et motifs géométriques réalisés en marqueterie, reconnu comme étant l’œuvre de Josef Hoffmann grâce à une reproduction dans une revue datée de 1912 (est. 500 000 euros). Ce petit bijou faisait partie du mobilier de la villa Ast, édifice conçu par l’Atelier et meublé par Hoffmann autour de 1910. Le marchand Patrick Kovacs, qui a réuni des œuvres d’Hoffmann, propose une petite table fonctionnelle peinte en blanc qui faisait autrefois office d’équipement du sanatorium Purkersdorf (12 000 euros). Les céramiques, de style coloré, n’étaient produites qu’à une époque tardive dans l’histoire de l’Atelier. On peut en trouver une sélection à la Galerie bei der Albertina, du petit objet à l’imposante sculpture avec des prix variant entre 4 000 et 123 000 euros.

Dorotheum, Dorotheergasse 17, Vienne, tél. 43 1 515 600 ; Wiener Kunst Auktionen, Palais Kinsky, Freyung 4, Vienne, tél. 43 1 532 4200 ; Galerie bel etage, Mahlerstraße 15, Vienne, tél. 43 1 512 2379 ; Kunsthandel Patrick Kovacs, Rechte Wienzeile 31, Vienne, tél. 43 1 587 9474 ; Galerie bei der Albertina, Lobkowitzplatz 1, Vienne, tél. 43 1 513 1416

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°181 du 21 novembre 2003, avec le titre suivant : Le Wiener Werkstätte fête ses 100 ans

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