Le tiroir-caisse de l’Armory

De très bonnes ventes pour un salon plutôt mal organisé

Le Journal des Arts

Le 16 mars 2001 - 423 mots

L’Armory Show – la foire d’art contemporain new-yorkaise – qui s’est tenue du 23 au 26 février, s’est révélée, dans l’ensemble, satisfaisante pour les galeries et les collectionneurs. Si les nouveaux locaux, trop vastes et mal aménagés, ont déçu les participants, les 170 marchands présents ont cependant réalisé de très bonnes ventes.

NEW YORK (de notre correspondant). Dans ses vastes locaux de l’ouest new-yorkais, la septième édition de l’Armory Show a accueilli, cette année, 170 galeries contre 95 l’année dernière. Les ventes se sont révélées satisfaisantes comme la fréquentation qui a doublé depuis l’an passé pour atteindre les 23 000 visiteurs.

Cependant, la new-yorkaise Tanya Bonakdar est restée critique : “Nous avons réalisé de meilleurs résultats que l’année dernière, mais la foire s’est développée trop vite et son concept doit être étudié de nouveau. Elle doit devenir plus professionnelle, plus sélective, et limiter le nombre des galeries. L’événement coûte pour les galeries aussi cher que la Foire de Bâle, qui a, elle, atteint sa maturité. Beaucoup de collectionneurs se sont plaints et ont dit que si rien ne changeait, ils ne reviendraient pas. Si ça recommence l’année prochaine, les Européens ne viendront pas non plus et, sans eux, la foire deviendra un événement local.” Lance Entwistle de Londres, était, lui, très enthousiaste : “C’était excellent. Il y a beaucoup de collectionneurs, mais peut-être pas assez de conservateurs de musées. J’ai réalisé de meilleurs résultats qu’à Berlin, l’automne dernier, et peut-être même qu’à Bâle. Nos prix correspondent certainement mieux à ce marché.” Roger Pailhas, le galeriste marseillais, s’est associé pour sa première participation à la foire à Gabrielle Bryers. Celle-ci a traité avec Nicholas Logsdail de la Lisson Gallery, qui souhaitait acquérir une œuvre de leur jeune star, Corinne Marchetti. Asprey Jacques qui participait aussi pour la première fois, était, quant à lui, ravi de “rencontrer un public aussi cultivé”. Detmar Blow a vendu deux œuvres de Tim Noble & Sue Webster pour 37 500 dollars (263 000 francs) tandis qu’une seule avait trouvé acquéreur lors de l’Arco. De même, une peinture de Clare Woods a été achetée 12 000 dollars (84 000 francs) par un collectionneur britannique. Quant à Victoria Miro, elle a cédé des dessins d’Ofilli pour 1 700 dollars pièce (11 000 francs). Fidèle à l’Armory Show dès sa première édition en 1994, la galerie Emmanuel Perrotin a vendu une vingtaine de photographies de Jean-Pierre Khazem dont cinq à la prestigieuse Fondation Rubell de Miami. Quant à Almine Rech, elle a cédé de nombreuses photographies, ainsi qu’une grande aquarelle de Rebecca Bournigault.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°123 du 16 mars 2001, avec le titre suivant : Le tiroir-caisse de l’Armory

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