Le Syndicat des antiquaires change de tête

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 17 mai 2002 - 525 mots

Le 30 avril, l’antiquaire d’art asiatique, Christian Deydier, a été élu à la tête du Syndicat national des antiquaires. Soucieux de mener à bien une réorganisation technique du Syndicat, le président pourrait prochainement officialiser la création d’une nouvelle foire d’antiquaires à Paris.

PARIS - Son prédécesseur, Dominique Chevalier, avait déjà rompu le rythme de croisière de cette institution centenaire en ferraillant avec une arrière-garde peu encline aux changements. Si le parti pris de Dominique Chevalier était de modifier l’image ronronnante du Syndicat, celui de Christian Deydier, qui reconnaît avancer dans les mêmes travées que l’ancien président, est encore plus offensif. “On va remuer le mammouth”, entonne Michel Vandermeersch, l’un des soutiens du nouveau président, tandis que Christian Deydier avoue vouloir “mettre au pas” les récalcitrants et autres grognards !

Le travail sur la prochaine Biennale des antiquaires étant déjà fortement entamé, Christian Deydier s’est donné pour tâche première la réorganisation technique du Syndicat. Une révision des statuts et du fonctionnement, qui relèvent davantage de la coutume que de la règle, est à l’honneur. Le développement d’une action de lobbying en matière fiscale et juridique, doublé d’un rapprochement avec la Bristish Dealer Federation, constitue le second volet du programme. Cet alignement des efforts au niveau européen a pour objectif de remettre en question la TVA à l’importation, pointée du doigt par un rapport commandé par Tefaf. La réflexion sur un nouveau label pour les objets exposés à la Biennale est également à l’ordre du jour. Élément d’un dispositif plus large de vérification de l’origine des pièces, ce label pourrait être couplé à un site Internet de base de données d’objets volés créé par les antiquaires.

La mise en place d’une nouvelle foire sera enfin un des chevaux de bataille du nouveau président. Déjà évoqué dans nos colonnes, ce salon devrait voir le jour dès septembre 2003 au Carrousel du Louvre. Alertés par l’éventuelle installation d’un concurrent au Carrousel – certains évoquant à mots couverts le nom du Pavillon des antiquaires et des beaux-arts –, Dominique Chevalier avait déjà proposé la création d’une nouvelle foire. “Il faut occuper le terrain. J’aimerais scinder le salon par spécialité comme s’il y avait plusieurs petits salons avec une partie asiatique, une partie céramique, une partie Art déco... Il y aurait des conférences et une zone où l’on organiserait une exposition culturelle”, explique Christian Deydier. Cette foire, dédiée aux jeunes et aux marchands de province, rétablirait également la “boutique”, disparue lors du passage du Grand Palais au Carrousel du Louvre. Celle-ci permettait aux marchands dépourvus d’objets prestigieux pour la Biennale de présenter quelques pièces plus abordables. Cette idée, qui n’en est qu’à ses balbutiements, soulève encore quelques questions. Si, selon la formule subtile d’Hervé Aaron, “la Biennale des antiquaires est une foire du Syndicat et non une foire syndicale”, qu’en sera-t-il de cette nouvelle manifestation ? L’organisation sera-t-elle entièrement gérée par le Syndicat ou confiée partiellement à une société extérieure? Le rythme sera-t-il annuel ou inter-Biennale ? Dans l’éventualité d’une annualité, quelle serait la date adéquate afin de ne pas nuire à la Biennale ? Autant d’interrogations qui devraient être dissipées par une officialisation à la fin du mois de mai.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°149 du 17 mai 2002, avec le titre suivant : Le Syndicat des antiquaires change de tête

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