SALON

Le Salon du livre rare et de l’objet d’art réjouit les exposants

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 24 avril 2019 - 542 mots

Un record d’affluence au vernissage, des ventes qui sont allées bon train pour les uns et une ambiance conviviale pour les autres, cette édition mêlant bibliophiles et antiquaires a donné satisfaction aux participants.

Paris.« Le soir du vernissage, il y avait la queue pour rentrer dans le Grand Palais, je n’avais jamais vu ça », expliquait un bibliophile qui revenait pour la deuxième fois depuis l’ouverture du salon, « fort sympathique », qui a refermé ses portes le 14 avril. Un record d’affluence a effectivement été constaté lors de l’inauguration avec 5 300 entrées comptabilisées. « Cela est dû au fait qu’il y avait davantage d’exposants et que donc, plus d’invitations ont été envoyées », a expliqué Hervé Valentin, président du Slam (Syndicat national de la librairie ancienne et moderne), coorganisateur de l’événement avec la Cnes (Chambre nationale des experts spécialisés en objets d’art et de collection). Une manifestation qui reste somme toute majoritairement visitée par les Français : « je dirais que la fréquentation se répartit entre deux tiers de Français contre un tiers d’étrangers », relevait Emmanuel Lorient (Traces Écrites, Paris), qui a notamment vendu un manuscrit « rubriqué » de Boèce, Consolation de philosophie, vers 1350-1400 (affiché à 18 000 euros).

Temps fort de cette édition, la collection Alain Draeger qui proposait à la vente des œuvres originales d’artistes avec lesquels l’imprimeur a travaillé, a rencontré un vif succès : « J’ai vendu entre 60 et 80 pièces, certaines à de nouveaux clients », rapportait Jean Izarn (librairie Chrétien). L’exemplaire du Jazz (1947) de Matisse (autour de 200 000 €) a quant à lui trouvé un nouveau propriétaire.

Un marché qui se renouvelle

Jean-Baptiste de Proyart exposait probablement l’une des pièces les plus importantes de cette édition, un rare exemplaire des Fleurs du Mal [voir illustration] de Baudelaire – unique témoignage subsistant en main privée du projet d’édition illustrée par Félix Bracquemond, relié par Charles Meunier et placé dans un tabernacle (450 000 €). « Un exemplaire que la Bibliothèque nationale n’a pas. » Si cet ouvrage n’a pas encore été vendu malgré l’intérêt qu’il a suscité, le libraire s’est délesté de nombreuses autres pièces : « Le marché est solide, avec de nouveaux visages.»

Les ventes ont été plus clairsemées pour les objets d’art, mais les marchands et experts s’avouent unanimement conquis par l’ambiance détendue qui régnait sous la nef du Grand Palais. « C’est agréable de ­partager le lieu avec les livres anciens, car c’est un autre esprit que d’être mélangé avec les antiquaires classiques », notait l’un des participants. « Quand l’ambiance est bonne, qu’il n’y a pas de compétition, on travaille beaucoup mieux », déclarait Giovanni Sarti, présent pour la première fois. La galerie Univers du bronze, venue également pour la première fois, avait pris soin d’apporter des pièces adaptées à la manifestation, comme un Buste de Victor Hugo, de Rodin, proposé à 200 000 euros, mais a plutôt vendu des œuvres entre 600 et 50 000 euros. Pour sa première participation, Vincent L’Herrou avait fait un effort en apportant 80 % d’objets nouveaux. Il a notamment vendu une tasse en porcelaine de Sèvres et un émail de Limoges du XVIe siècle. De son côté, Alexandre Piatti avait deux pièces réservées et se réjouit : « Et à des clients que je ne connaissais pas ! J’ai joué le jeu en apportant des nouveautés. ».

 

 

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°522 du 26 avril 2019, avec le titre suivant : Le Salon du livre rare et de l’objet d’art réjouit les exposants

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque