Paris

Le Salon du dessin se déchire

Deux manifestations se dessinent

Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1994 - 537 mots

Divorce au sein du groupe de marchands qui avait créé le Salon du dessin de collection en 1991. Les uns veulent fonder une manifestation plus ambitieuse, incluant la peinture et la sculpture, dans un endroit prestigieux, avec davantage de marchands étrangers, tandis que les autres se concentrent sur le dessin, à l’Hôtel George V.

PARIS - Le Salon du dessin de collection, qui n’a pu avoir lieu cette année en raison de la fermeture du Grand Palais, se tiendra du 4 au 10 avril 1995, à l’Hôtel George V, où les deux premières éditions avaient été organisées en 1991 et 1992. De son côté, Patrick Perrin, l’un des membres fondateurs et secrétaire général du premier salon, s’en va, avec au moins six autres marchands, pour préparer un nouvel événement artistique : le Salon des beaux-arts, qui prendra pour référence la Fine Arts Fair de New York. Selon Patrick Perrin, il devrait regrouper, soit au Carrousel du Louvre, soit Quai Branly, une soixantaine de marchands français et un nombre important d’étrangers.

Spécialisé dans la sculpture, les tableaux et les dessins, le Salon des beaux-arts ne présentera ni objets, ni mobilier. Prévu pour septembre 1995 et programmé sur sept jours, le salon se tiendra tous les deux ans, en alternance avec la Biennale internationale des antiquaires. Les marchands parisiens actuellement parties prenantes au projet sont : Emmanuel Moatti, Jean-François et Philippe Heim, la galerie Hopkins-Thomas, Bob Haboldt, François Perreau-Saussine, et Michel Segoura.

En revanche, dix-huit de leurs confrères parisiens préfèrent retourner montrer leurs œuvres sur papier au sous-sol du George V, d’où le Salon du dessin était sorti en 1993 pour s’installer plus luxueusement au Grand Palais. Ils souhaitent retrouver l’ambiance intimiste des débuts, avec une présentation sobre et un budget modeste – environ 85 000 francs par stand –, ce que Patrick Perrin et ses amis considèrent comme une régression commerciale.

Les traditionalistes du George V
En mai dernier, les traditionalistes du George V ont donc déposé les statuts d’une nouvelle association pour relancer le Salon du dessin. Ils ont également invité, pour la première fois, quatre marchands étrangers à y participer – Colnaghi, Artemis, Hazlitt, et Mark Brady de New York. Cette participation étrangère restera cependant limitée par un quota dans les années à venir.

"Une réelle demande existe chez les amateurs pour ce salon, et nous avons trouvé que c’était vraiment dommage qu’il n’ait pas eu lieu. Même si certains confrères, après la fermeture du Grand Palais, ont participé cette année au Salon de Mars, ce n’était pas la même chose", considère Nicolas Joly de la galerie Yves Mikaeloff.

Les marchands de la nouvelle association du Salon du dessin, présidée par François Lorenceau, de la galerie Brame & Lorenceau, sont : la galerie Cailleux, Bruno de Bayser, la galerie de La Scala, Didier Aaron, Huguette Bérès, Paul Prouté, Jacques Fischer et Chantal Kiener, Jean-François Baroni, Brame & Lorenceau, Gabriel Terrades de la galerie de Staël, Bertrand Talabardon, Pierre Brullé, et Jean-François Aittouares. "Le dessin doit rester quelque chose d’intimiste. On ne souhaite pas en faire étalage sur une quarantaine de stands. L’esprit du salon reste donc le même – la qualité, la diversité dans l’offre, un éventail de périodes dans un décor simple", estime François Lorenceau.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : Le Salon du dessin se déchire

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