Pour sa deuxième édition, RendezVous, à Bruxelles, a fait montre d’une certaine effervescence.
Bruxelles. RendezVous, l’événement qui a pris la succession du Brussels Gallery Weekend, marque l’entame de la saison artistique à Bruxelles. Du 4 au 7 septembre, galeries établies ou émergentes, et artist run spaces (espaces gérés par des artistes), rejoints cette année par des institutions ou fondations privées, ont uni leurs efforts pour offrir à la ville un week-end festif avec 40 vernissages, des tours guidés, des invités internationaux, des performances et même un château gonflable.
« À Bruxelles, tout le monde se connaît. C’est un petit monde. Galeries, grandes ou petites, et institutions collaborent régulièrement sans trop de jalousies, assure Laure Decock, cofondatrice de RendezVous. Nous avons pu nous baser là-dessus pour faire bouillonner le tout et créer un événement accueillant pour casser l’image élitiste qui colle encore à l’art et renforcer l’identification de Bruxelles comme une ville artistiquement dynamique. » Dans un registre différent de celui des foires d’art, RendezVous est aussi une opération de « branding » de la ville et de ses lieux d’art, avec, plus que des ventes directes, des retombées espérées à moyen et à long terme.« C’est une obligation. Si on veut une scène artistique, il faut la construire », insiste Alex Reding, cofondateur de la galerie belgo-luxembourgeoise Nosbaum Reding.
Dans un marché plutôt morose, le public a répondu présent. De nombreuses galeries ont accueilli un nouveau public et cinq d’entre elles ont conclu des ventes avec des collectionneurs qu’elles n’avaient jamais vus auparavant.
Pour sa première participation à RendezVous, Florian Araïb, directeur de la Galerie Sept (Bruxelles et Knokke), en tire un bilan plus que positif : « Nous avons accueilli environ 300 visiteurs sur les quatre jours et nous avons vendu trois pièces à des visiteurs qui avaient la brochure “RendezVous” à la main. »
Avec un total de 65 expositions, l’offre était nécessairement éclectique, depuis les peintures textiles d’Adrien Vescovi chez Sorry We’re closed jusqu’aux vibrants paysages et ciels de Jean-Marie Bytebier en suspension entre le XVIIe siècle et un regard contemporain (La Forest Divonne). Convaincue par Christophe Gaillard de sortir de sa retraite du commerce, Hélène Delprat revient avec une réjouissante et tonique exposition où ricane l’esprit de Magritte (période « vache ») ou de James Ensor.
On trouve de grands noms dans ce parcours tels Sol LeWitt chez Greta Meert avec de très belles œuvres sur papier ou Bernd Lohaus dont Nosbaum Reding a choisi de confronter les sculptures avec des jeunes peintres anversois. Des artistes émergents aussi comme Amélie Bouvier [voir ill.], la jeune artiste française établie à Bruxelles ; chez Harlan Levey Projects, elle explore le champ astronomique à partir d’anciennes plaques photographiques qu’elle réinterprète en dessin, en tapisserie ou en installation sonore. Ou encore, présentée par la Hopstreet Gallery, l’artiste néerlandaise Berend Strik qui combine les fils et applications textiles sur des photos et dessins pour créer un univers plastique très personnel. Pour un dernier coucher de soleil, on pouvait voir dans un appartement qui surplombe le parc de Forest (La Magnanerie), les œuvres minimalistes et dépouillées de Germaine Kruip qui jouent sur le temps.
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Le public était au RendezVous
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°661 du 19 septembre 2025, avec le titre suivant : Le public était au RendezVous





