Parcours

Le prestige de la Nocturne

Par Maureen Marozeau · Le Journal des Arts

Le 27 mai 2005 - 561 mots

Les galeries du Triangle d’or organisent leur soirée festive annuelle le 8 juin.

 PARIS - Collectionneurs, amateurs d’art et curieux auront à peine repris leur souffle au sortir du dédale du Carré Rive Gauche et d’Art Saint-Germain que les galeristes du quartier Matignon les attendront de pied ferme pour leur raout annuel, la Nocturne Rive Droite. Le 8 juin, une nuée de vernissages, une poignée d’inaugurations et les plus beaux objets sont au programme d’une soirée « éclectique, de qualité mondiale et de jeunes galeries de talent », à en croire François Léage, organisateur de  l’événement avec Emmanuelle de Noirmont.
Pour sa 12e édition, le triangle d’or de l’avenue Matignon et du faubourg Saint-Honoré s’agrandit : Françoise Livinec et Garcia-Laporte pour la peinture XIXe-XXe siècle, Andrée Macé et Marc Maison pour les cheminées d’époque et les éléments décoratifs anciens, Michel-Guy Chadelaud pour les meubles et objets d’art XIXe, Gérard Bénadava pour les tapis, Art et Design pour le design du XXe siècle, Reinold fils pour l’ébénisterie d’art… « Il ne faut pas oublier qu’on est un ancien jeune », insiste François Léage, ravi d’accueillir les nouveaux visages sur son pré carré. Singularité de cette année, nombreuses sont les galeries issues du marché aux puces de Saint-Ouen.

Grands joailliers
« Je ne comprends pas comment on peut ne pas ouvrir un soir comme celui-là ! » s’exclame Daisy Maison, tombée sous le charme de la Nocturne en 2004, et installée depuis avec son époux dans l’espace du regretté Jacques Ollier. Ces habitués du marché Paul-Bert tiendront une exposition inaugurale et « hors sujet » d’une quarantaine de pièces de la famille Soyer, émailleurs parisiens au XIXe siècle. L’occasion de faire parler du métier de galeriste est si rare qu’une participation à la Nocturne relève de l’évidence. Installée « par hasard » depuis un an avenue Matignon, Françoise Livinec effectue un « retour du refoulé » avec son exposition de peintures « Bretagne-Paris, les temps modernes ». Issu lui aussi du marché Serpette, Ralph Koennemann d’Art et Design Gallery a récemment élu domicile rue de Penthièvre, évitant soigneusement le « marché Serpette no 2 » qu’est devenue selon lui la rive gauche. L’événement le réjouit car « on vend du superflu […]. Ça ne se vend pas de la même manière », dit-il, tout en espérant élargir la faible proportion française de sa clientèle. Provenant de la Brasserie Pigalle, le bas-relief de Georges Jouve qu’il conserve précieusement depuis une quinzaine d’années devrait attiser toutes les convoitises.
Les doyens du quartier savent aussi profiter de l’événement. La galerie Bertin-Toublanc inaugurera son nouvel espace avec Mauro Peruchetti, idem pour Martin du Louvre qui a fait peau neuve, sous les doigts de fée de Christian Biecher. Reste à savoir si les photographies maritimes de François Rousseau, poulain de la galerie, s’accorderont à ce nouveau décor sobre et moderne. Enfin, la galerie
Makassar fera honneur à la maison Dominique, avec une quinzaine de pièces à la ligne très épurée et aux détails soignés. Il y en aura décidément pour tous les goûts, d’autant plus que le chef Éric Frechon proposera un menu Nocturne Rive Droite au bar du Bristol. L’hôtel s’associe en effet à l’événement en organisant du 6 au 11 juin une exposition de pièces exceptionnelles présentées par huit grands joailliers.

NOCTURNE RIVE DROITE

Mercredi 8 juin, autour du faubourg Saint-Honoré et de l’avenue Matignon, 75008 Paris, www.art-rivedroite.com, 17h-23h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°216 du 27 mai 2005, avec le titre suivant : Le prestige de la Nocturne

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