Foire & Salon

Le pari du solo show

Par Alexia Lanta Maestrati · Le Journal des Arts

Le 18 octobre 2018 - 318 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Londres. Présenter un seul artiste sur son stand dans une foire est toujours un pari risqué pour un galeriste.

Si le travail de l’artiste ne correspond pas au goût majoritaire des collectionneurs, le chiffre d’affaires s’en ressent. En revanche, les visiteurs apprécient l’occasion qui leur est donnée de mieux connaître ou découvrir un artiste. Cette année, une trentaine de galeristes ont tenté ce pari.

Chez Stephen Friedman (Londres), le visiteur faisait d’abord face à une immense boîte blanche dont la devanture, semblable à celle d’un magasin, présentait des œuvres en néons criardes affichant des messages tels que« My art work is terrible and I am a very bad person ». Une fois à l’intérieur, l’immersion au cœur du travail de David Shrigley, Britannique à l’humour pinçant, était saisissante, entre ses personnages représentés de dos, en mouvement et fumant, son installation sonore et ses œuvres sur papier. Plus tape à l’œil et très politique, le stand de Simon Lee (Londres) était consacré à l’Américain Jim Shaw. Ce dernier raillait Donald Trump, critiquant la politique ou la culture américaine dans de grandes tapisseries recouvrant les cimaises.

En fin de parcours, de belles propositions se succédaient sur les huit stands du secteur « Social Work », chacun consacré à une artiste femme ayant marqué les décennies 1980 et 1990 avant d’être oubliée de l’histoire de l’art et/ou du marché. Parmi ces œuvres, on relevait celles de Berni Searle, une des premières artistes noires sud-africaines à se faire connaître après l’apartheid. Elle se mettait alors en scène recouverte de farine, questionnant les notions de race et de genre.

Le pari s’est finalement révélé gagnant pour certains. Dès l’ouverture, la Timothy Taylor Gallery (Londres) avait vendu toutes les œuvres – à l’exception d’une –, de l’artiste mexicain Eddie Martinez. Idem pour Lehmann Maupin (New York) qui montrait le duo de street artists Os Gêmeos, et pour le Californien David Kordansky qui accueillait Calvin Marcus sur ses cimaises.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°509 du 19 octobre 2018, avec le titre suivant : Le pari du solo show

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