Drouot

Le mois du tableau moderne

D’importantes ventes et de grands noms de l’art moderne

Le Journal des Arts

Le 1 novembre 1994 - 781 mots

Après les ventes d’art contemporain d’octobre, l’art moderne, avec plusieurs vacations importantes, est à l’honneur en novembre à Drouot.

PARIS - Mes De Quay et Lombrail, associés depuis peu, frappent décidément très fort cet automne : avant de mettre en vente, le 14 décembre, un ensemble de 67 vases en dinanderie de Claudius Linossier estimé à 1 500 000 francs – un joli scoop – l’étude dispersera le 17 novembre, à Drouot Montaigne, quelque 120 tableaux de 44 artistes, essentiellement de la première moitié du XXe siècle. La plupart d’entre eux, selon l’expert de la vente Jean-Claude Bellier, proviennent de collections privées, et n’ont pas été sur le marché depuis un certain temps.

Malgré la consonnance religieuse de son titre, Marthe et Marie ou Intérieur (1895), le tableau de Maurice Denis, estimé entre 1,5 et 2,2 millions de francs, ne possède rien de la mièvrerie des œuvres pieuses plus tardives. De plus, Marthe et Marie n’a appartenu qu’à deux collections privées. En revanche, Maternité, un dessin au fusain sur papier réalisé par Henri Matisse en janvier 1939, estimé entre 1 et 1,5 million de francs, a transité par neuf galeries depuis 1954.

Dans la même vente, Autoportrait (1934) de Francis Picabia, qui provient de la collection parisienne de Madame Romain, est estimé entre 800 000 et 1 200 000 francs ; une vue bretonne d’Henri Moret, entre 700 000 et 1 000 000 francs, Paysage exotique avec église du Douanier Rousseau, entre 600 000 et 800 000 francs, et La fuite ou I saw a grand Duchess who lost her shoe (1940) de Max Ernst, entre 1 et 1,5 million de francs.

Les peintres du midi de la France, et surtout ceux du XIXe siècle, avaient enfin été reconnus lors d’une importante exposition l’an dernièr au Musée de Toulon. Le 22 novembre, Me Jacques Tajan, avec l’expert niçois Franck Baille, organise une vente de dessins et de tableaux de peintres provençaux des années 1850 à 1950. Y figureront des paysages de Louis Mathieu Verdilhan (1875-1928), ami de Bourdelle et de Marquet, ainsi qu’une quarantaine de toiles, dont certaines proviennent de la collection Alain Delon, et des dessins d’Auguste Chabaud (1882-1955), principalement des années 1904-1910, de la collection de Renée et Robert Geurru. Des œuvres de Lebasque, Camoin, Marquet, Manguin et Ziem seront également présentées.

Céramiques de Picasso
Le 25 novembre, à Drouot Montaigne, vente de tableaux impressionnistes et modernes organisée par Me Francis Briest. Quatorze artistes seront au menu, dont Angrand, Braque, Calder, Picasso et Utrillo, avec en vedette L’arbre savant (1926) de René Magritte, estimé entre 2 et 2,5 millions de francs. Le quai du Louvre vers la Cité en été (1906) d’Albert Marquet, qui provient de la collection Daniel Malingue, est estimé entre 1,2 et 1,5 million de francs. Une quarantaine de céramiques de Picasso (dont 25 provenant de la même collection) figureront également dans la vente, la pièce la plus importante par son prix étant Bourriche oiseau, une terre de faïence blanche estimée entre 600 000 et 700 000 francs.

Me Guy Loudmer tiendra le 28 novembre une très belle vente de quelque 70 tableaux impressionnistes et modernes et de sculptures de provenances diverses. Elle comprendra notamment une œuvre de Braque de 1941, Le guéridon, estimée entre 5 et 6 millions de francs, Jardin de Saint-Paul, huile de 1973 de Chagall, estimée entre 6 et 7 millions de francs, deux sculptures d’Alberto Giacometti, Annette IV estimée de 3 à 3,2 millions de francs et Stèle, épaule ronde estimée entre 4,5 et 5 millions. Boucher, marché à Montmartre, de Daumier, est estimé entre 1,6 et 2 millions de francs, L’atelier de la rue Séguier (1909) de Dufy, entre 800 000 et 1 200 000 francs. Un tableau de Manet, Bateau de pêche arrivant vent arrière (1864), sera également mis aux enchères avec une estimation de 1,8 à 2,2 millions de francs.

La vente d’art islamique et oriental de Me Tajan le 7 novembre comprend un rare astrolabe maghrébin de 1703, donc très tardif, estimé entre 150 000 et 180 000 francs, un Coran marocain de 1619 estimé entre 40 000 et 50 000 francs, un tableau de Majorelle Ouarzazat (1928), estimé entre 140 000 et 170 000 francs mais qui pourrait faire beaucoup plus, ainsi que des objets en métal, des textiles, et des livres. L’étude Laurin-Guilloux-Buffetaud-Tailleur organise sa vente d’art oriental "Orient et les arts" le 9 novembre.

Les 15 et 16 novembre, à Drouot-Richelieu, Me Pierre Cornette de Saint-Cyr dispersera la collection d’art d’Extrême-Orient de Gérard Morillon, un professeur de mathématiques, détaché aux Affaires étrangères, qui amassa des porcelaines et des grès porcelaineux des périodes Tang, Song, Huan, Ming et Ching, ainsi que des bronzes indiens et indonésiens.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°8 du 1 novembre 1994, avec le titre suivant : Le mois du tableau moderne

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque