Biennale de Florence

Le grand raout de l’art italien

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 23 septembre 2005 - 628 mots

La 24e édition de cet important salon transalpin met à l’honneur les tableaux anciens des maîtres et petits maîtres de la Péninsule.

 FLORENCE - La 24e Biennale des antiquaires de Florence, la plus grande manifestation d’antiquités consacrée à l’art italien, ouvrira ses portes pour la cinquième fois au palais Corsini le 30 septembre. Dans cet écrin historique qui fut entre autres la demeure de Lorenzo Corsini (pape sous le nom de Clément XII) au XVIIIe siècle, 88 antiquaires prennent place au sein d’une mise en scène du scénographe Pier Luigi Pizzi. Pour cette édition, « afin de supprimer l’effet déprimant de souk arabe, les stands ne sont pas ouverts sur le couloir, chacun devant avoir son accès intime pour une garantie de réserve et de surprise », indique le metteur en scène. En raison du succès de la précédente biennale, les organisateurs ont accepté cette année 10 % d’exposants supplémentaires qu’ils ont installés dans les salles adjacentes d’une aile du Palais. Treize galeries étrangères plus ou moins spécialisées dans la peinture ancienne italienne viennent compléter l’écrasante majorité de marchands venus de toute l’Italie montrer les richesses du patrimoine national. La Biennale de Florence, qui draine collectionneurs et conservateurs de la Péninsule, est une place idéale pour présenter leurs dernières découvertes. Car à côté des grands peintres italiens prisés par les collectionneurs du monde entier, sont à découvrir de nombreux artistes dits « mineurs ». Ceux-ci, malgré une reconnaissance croissante de leur importance individuelle et collective grâce à de récentes études, restent sous-estimés sur le marché international et ne sont considérés à leur juste valeur que par le marché italien. La Biennale de Florence est aussi pour beaucoup de professionnels l’occasion de rencontrer une foule d’historiens de l’art qui les aideront peut-être à démêler des questions d’attribution, qui les empêchent encore de proposer certaines peintures à la vente.
Notons la présence d’un bureau d’exportation co-animé par l’administration de Florence et une délégation du ministère des Biens et Activités culturels (ministère de la Culture italien), lequel s’est engagé à traiter dans la journée toute demande d’exportation d’œuvre.
Le galeriste parisien Bob Habold est, avec la Galerie de Jonckheere, le seul exposant français à Florence. Il présente pour l’occasion une nature morte exceptionnelle et inédite du Maître de Hartford, peintre actif à Rome entre 1590 et 1610, ainsi qu’une Sainte famille et saint Jean-Baptiste de Carlo Portelli (1510-1574). Derek Johns de Londres consacre son accrochage à une série de vedute du XVIIIe siècle dont six peintures par Guardi, un Canaletto, un Marieschi, un Pietro Bellotti et un Zanin. Le Milanais Marco Voena, également présent à Londres, a programmé trois vues de Venise de Canaletto, une vue de Tivoli par Vanvitelli à côté de deux toiles signées des peintres florentins du XVIIe Simone Pignoni et Lorenzo Lippi. Un large panel d’artistes, de Jacopo Bellini (1400-1470) à Giovanni Boldini (1842-1931), orne le stand de la galerie monégasque Maison d’art. L’enseigne espagnole Artemisia Arte Antica a apporté une très belle Nativité du peintre napolitain Luca Giordano (1632-1705). Quant au New-Yorkais d’origine florentine Matteo Grassi, il montre un tableau du Vénitien Pietro Longhi (1702-1781) représentant un artiste dans son atelier ainsi qu’un rare intérieur d’église de grand format par l’Anversois Abel Grimmer (1570-1619) d’après un dessin de Hans Vredeman de Vries (1527-1606). Car la Biennale de Florence laisse à chaque fois la place à une petite section de peinture flamande qui a son cercle d’amateurs depuis le XVIIe siècle, époque où les échanges étaient nombreux entre Gènes et Anvers. Georges de Jonckheere en est l’un des meilleurs représentants, avec ses scènes de kermesses breugheliennes et ses natures mortes, thèmes favoris des Transalpins.

XXIVe Biennale des antiquaires de Florence

30 septembre-9 octobre, palais Corsini, via del Parion e 11, Florence, tél. 39 055 28 22 83, www.mostraantiquariato.it

BIENNALE DE FLORENCE

- Directeur : Giovanni Pratesi (antiquaire à Florence) - Nombre d’exposants : 88 - Nombre de visiteurs attendus : 20 000

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°221 du 23 septembre 2005, avec le titre suivant : Le grand raout de l’art italien

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