Design

Le « grand goût » est au PAD

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 26 mars 2014 - 654 mots

Le Pavillon des arts et du design se concentre sur les arts décoratifs des XXe et XXIe siècles, espérant attirer une clientèle plus internationale.

PARIS - La 18e édition du PAD (Pavillon des arts et du design) se tient du 27 au 30 mars dans le jardin des Tuileries. Mobilier, objets d’art et peinture des XXe et XXIe siècles sont à l’honneur, avec une prédominance des galeries de design et, en marge, de l’art asiatique, des arts premiers et de l’archéologie. « La vérité – le grand goût – est dans l‘éclectisme et le mélange », clame Patrick Perrin, cofondateur et président du salon.

Cette année encore, les réservations de stands se sont remplies au compte-gouttes : « C’est plus difficile car beaucoup de marchands étrangers ne veulent plus venir en France à cause de l’ambiance fiscale délétère, se désole le président. En 2010, les stands partaient comme des petits pains ! » Pourtant, le marché se porte raisonnablement bien. Quelque 69 exposants sont présents, entre valeurs sûres et sang neuf. « De nouveaux marchands font leurs premiers pas. Le PAD est une porte d’entrée, une pépinière de jeunes marchands », souligne Patrick Perrin. Plusieurs galeries remontent aux sources du design. Mathivet (Paris) propose une paire de bibliothèques en chêne (vers 1930) d’Armand Albert Rateau ; Alain Marcelpoil (Paris) montre des œuvres d’André Sornay tandis que la galerie Jacques Lacoste, dont c’est la 15e participation, présente en vedette une console en pierre blanche surmontée d’un bas-relief (1938). Conçue par Alberto Giacometti pour la salle à manger de la villa des Born à Buenos Aires, celle-ci est décorée avec la collaboration Jean-Michel Frank. Remontant plus loin dans le temps, Didier Luttenbacher (Atelier DL, Paris) et Franck Laigneau (Paris) exposent des pièces de la fin du XIXe siècle.

Mobilier en pierre de lave Du côté du design historique, Pascal Cuisinier, qui soigne toujours son stand, présente une trentaine de pièces axées autour d’un salon de Pierre Paulin, en bois foncé et piètement métallique, la thématique choisie. Grand défenseur de Pierre Guariche, le galeriste montre un grand bureau plat à piètement en X chromé. Mathieu Richard expose quant à lui des pièces de Charlotte Perriand datant des années 1950, dont une table de salle à manger dite « à gorges » en frêne massif. Philippe Jousse (Paris) est de la partie mais François Laffanour (Downtown) et Yves Gastou ont quitté le navire. Pour le design contemporain, autre point fort de la foire, la galerie En attendant les barbares présente une sélection de pièces d’Élizabeth Garouste, avec un focus sur Éric Jourdan. Romain Torri, dont c’est la première participation, est ravi de pouvoir rencontrer des architectes et décorateurs, qui ne se déplacent pas en galerie. Il parie sur les créations de Victoria Wilmotte, du mobilier en pierre de lave recouverte de résine colorée. La Carpenters Workshop Gallery (Londres, Paris) expose Wendell Castle, Maarten Baas et Rick Owens. D’autres œuvres sont à découvrir sur les stands des galeries parisiennes BSL, Negropontes et Next Level. La peinture moderne et contemporaine complétera ce panorama des arts des XXe et XXIe siècles, avec des dessins de Modigliani et des tableaux de Fernand Léger et d’Henri Matisse, dont Paysage du Midi. Corse (vers 1898) chez Jean-François Cazeau. Pascal Lansberg (Paris) réunit des œuvres de Dubuffet, Vasarely, Zao Wou-ki et une toile de la série Knives de Warhol, tandis que la galerie Protée (Paris) rend hommage à l’artiste chinois Wang Yan Cheng dont elle a été le découvreur.

Pour Patrick Perrin, cette édition s’annonce prometteuse. Reste à espérer que la clientèle soit plus internationale, le point faible de la foire. D’autant que « Les clients français ne semblent pas avoir envie d’investir dans l’art actuellement », note Céline Mathivet. La déception était grande chez les exposants à l’annonce de l’annulation du « Salon AD Collections », susceptible pourtant d’amener une autre clientèle.

PAD

Nombre d’exposants : 69
Nombre de visiteurs en 2013 : 40 000

Pavillon des Arts et du Design (PAD)

Du 27 au 30 mars, jardin des Tuileries, esplanade des Feuillants, 234, rue de Rivoli, 75001 Paris, jeudi à samedi 11h-20h, nocturne le jeudi 27 mars jusqu’à 22h, dimanche 11h-18h
www.pad-fairs.com
tarif plein 20 €, étudiant 10 €

Légende Photo
Affiche du PAD 2014

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°410 du 28 mars 2014, avec le titre suivant : Le « grand goût » est au PAD

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