Arts décoratifs

Le charme du design nordique

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 18 mars 2005 - 622 mots

La première édition du salon bruxellois des « Antiquaires du XXe siècle » a confirmé le goût des gens du Nord pour le design scandinave.

 BRUXELLES - Le premier salon européen des « Antiquaires du XXe siècle » s’est déroulé du 5 au 9 mars à Bruxelles. Sa tenue, qui coïncidait avec les dates de Tefaf (lire ci-dessus), visait à toucher de façon complémentaire une partie de la clientèle internationale de la foire de Maastricht, laquelle avait lieu à moins de 100 km de là. Dix-sept galeries franco-belges dont onze consacrées aux arts décoratifs du XXe siècle ont répondu à l’invitation de Georges De Jonckheere. Le salon s’est tenu à The Art Home, un hôtel particulier récemment reconverti en salle de ventes et site d’expositions artistiques. Si le salon intimiste et cosy a fait le plein de visiteurs le week-end des 5 et 6 mars (environ 3 500), les exposants avouent n’avoir pu en mesurer la part venant de Maastricht. Une certaine déception se lisait sur les visages des marchands français pour lesquels ce coup d’essai s’est surtout limité à des prises de contact. « C’est un joli rendez-vous, bien ciblé sur une époque tout en étant très diversifié », souligne Pierre Dumonteil, l’un des spécialistes parisiens de la sculpture moderne et contemporaine. « Mais les Belges ont beau être éclectiques et très ouverts, pour les capter, il faut les fidéliser en faisant un travail de promotion de nos artistes sur le long terme. » Même écho sur le stand de la Galerie 146 de Bruxelles où Philippe Rapin présentait un grand nombre de pièces de design italien des années 1950 à 1970. « Les Belges sont très collectionneurs, mais ils prennent le temps de la réflexion. Ils viennent plusieurs fois. Mais même s’ils sont lents, ce sont les meilleurs collectionneurs. » Pour inaugurer son tout premier salon, le Français Patrick Fourtin est venu présenter un ensemble de pièces du créateur américain Paul Evans, des meubles-sculptures en métal réalisés en pièce unique à la frontière de l’art et de l’ameublement. Pour cette marchandise atypique, le marchand sait qu’il doit éduquer son public.

Des stands pris d’assaut
La galerie Down Town (Paris) avoue être « un peu déçue » commercialement. L’ensemble de pièces de Charlotte Perriand et Jean Prouvé issues de commandes spéciales ont laissé les visiteurs un peu froids. En revanche, deux fauteuils de Ron Arad ont suffisamment attiré l’attention pour laisser espérer des retombées. L’unique exposant américain, la galerie Joakim von Ditmar, de New York, a également peu vendu : une photo contemporaine de Gérard Rancinan de la série « Marilyn Monroe », une lithographie de Matisse et un plafonnier suédois d’Ivar Johnsson de la fin des années 1930. Connaisseur en design scandinave, le public belge s’est montré tout particulièrement réceptif aux lignes nordiques. Au désespoir de leurs voisins, deux enseignes parisiennes ont vu leurs stands pris d’assaut dès le premier jour. Une grande table Super Elipse et ses 14 chaises réalisés dans les années 1960 par Bruno Mathsson, une paire de tables basses et un lit de repos des années 1950 de Poul Kjaerholm ainsi qu’une paire de fauteuils et leur repose-pieds de Hans Wegner ont été rapidement emportés à la Galerie scandinave (Paris) dont les ventes se sont prolongées jusqu’au dernier jour. L’antenne parisienne de la Dansk Moebelkunst, qui présentait une sélection de rares créations danoises (prototypes, objets de commande ou pièces jamais éditées), a cédé de nombreuses pièces dont un bureau en palissandre de 1959 de Bodil Kjaer ; une bibliothèque en palissandre de 1961 de Poul Noerreklit ; une paire d’appliques uniques et historiques de 1926 de Poul Henningsen ; un fauteuil OX de 1966 signé Arne Jacobsen ainsi que des céramiques et des pièces d’argenterie scandinaves.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°211 du 18 mars 2005, avec le titre suivant : Le charme du design nordique

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