Mobilier

Le Brésil de Perriand

Le Journal des Arts

Le 6 février 2004 - 399 mots

La galerie Downtown à Paris présente quatre meubles inédits et uniques conçus par Charlotte Perriand lorsqu’elle résidait au Brésil.

 PARIS - Monumental et exceptionnel, le mobilier crée par Charlotte Perriand (1903-1999) pour son appartement de Rio au Brésil tranche avec les pièces les plus connues de sa production. Les matériaux et les techniques traditionnels brésiliens, tels le cannage et le paillage, ainsi que l’ambiance des rues, ont présidé à la conception d’objets spécifiques où n’apparaissent pas les influences japonaises dont témoigne la plus grande partie de son œuvre. « Le Brésil n’est pas le Japon – Rio n’est pas Paris. La nature est exubérante – un art solide a marqué le pays. La population est vive, expressive, les rapports humains sont différents… Heureusement qu’avant d’œuvrer, j’ai pris un bain de foule… Je deviens moins puriste ; le charpentier m’offrait des billes de jacaranda, palissandre de Rio – J’en fis une splendide table, pièce unique de 3,75 mètres de long », se souvient l’artiste dans ses Mémoires. Il en va ainsi de chacun des meubles présentés par la galerie Downtown : le bureau en forme de haricot a été taillé dans un bloc d’acajou massif et mesure plus de 3 mètres, la banquette de 4 mètres est constituée d’un assemblage de cannage et de jacaranda, et un grand banc en jacaranda accompagne la fameuse de table de 3,75 mètres. « Nous avons voulu montrer ces pièces exceptionnelles qui consacrent le travail spécifique de Charlotte Perriand au Brésil, marqué par des formes et des assemblages très originaux, explique François Laffanour, le directeur de la galerie. Après d’importantes recherches, nous avons réuni quelques-unes des six pièces qui composaient le mobilier de l’appartement. Ce travail n’est pas très connu et devrait donc intéresser les amateurs. »
Le marchand a déjà, à plusieurs reprises, dédié des expositions à la créatrice, s’intéressant particulièrement aux pièces uniques : « Charlotte Perriand a reçu beaucoup de commandes privées et conçu de nombreux aménagements d’intérieurs particuliers, il reste donc probablement plusieurs pièces originales à découvrir », rappelle-t-il. Les meubles brésiliens inédits de Perriand sont proposés à des prix supérieurs à 100 000 euros et sont présentés avec de grands brise-soleil de Jean Prouvé qui contribuent à l’ambiance exotique de l’exposition.

CHARLOTTE PERRIAND, MOBILIER ANNÉES 1960, BRÉSIL

12 février-27 mars, galerie Downtown, 33 rue de Seine, 75006 Paris, tél. 01 46 33 82 41, du mardi au samedi 10h-13h 14h-19h, www.galeriedowntown.com

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°186 du 6 février 2004, avec le titre suivant : Le Brésil de Perriand

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