Le Minotaure expose des œuvres issues directement de la succession de l’artiste hongrois, jamais vues sur le marché.
Paris. En collaboration avec l’enseigne londonienne Annely Juda Fine Art, la Galerie Le Minotaure dévoile la richesse et la portée de l’œuvre de László Moholy-Nagy (1895-1946). Figure du Bauhaus, il milite pour un art total, ancré dans la technologie et la vie quotidienne. Photographie, peinture, graphisme, sculpture, design, son œuvre traverse les disciplines.
« C’était un rêve d’enfant que d’exposer cet artiste », confie Benoît Sapiro, fondateur de la galerie. Sa rencontre en 2016 avec le fils de Hattula Moholy-Nagy, Daniel Hug (directeur de la Foire de Cologne), a été décisive. « Je lui ai confié que j’avais ce rêve. À l’époque, Hattula ne souhaitait pas faire une telle exposition, mais l’an passé, elle s’est décidée pour en faire une chez Annely Juda Fine Art. Entre-temps, elle est décédée et désormais, toutes les œuvres exposées (sauf une) sont à vendre. »
Sont exposées 47 pièces (dont près d’une dizaine déjà vendues) issues de la succession Moholy-Nagy et pour la première fois sur le marché depuis leur création. Leurs prix vont de 15 000 euros à 2 millions d’euros pour les plus importantes, comme l’huile sur toile CH Space 6 [voir ill.], de 1941.
L’espace de la rue des Beaux-Arts est consacré aux œuvres réalisées en Hongrie et durant la période du Bauhaus à Weimar puis Dessau. Au début des années 1920, Moholy-Nagy adhère à l’un des courants de l’avant-garde russe, le constructivisme. Couleurs franches, collages et rigueur géométrique traduisent le souffle moderne d’un Berlin en pleine expansion industrielle (Paysage industriel no 2, 1917, huile sur panneau ; Konstruktion, 1928, gouache et encre sur papier). En 1923, il devient le directeur de l’atelier de métallurgie du Bauhaus. À la même époque, marié à la photographe Lucia Schulz, il expérimente la lithographie et la photographie. Il explore les possibilités du photogramme (réalisé sans appareil photo) (Flower, 1922 ; Laci and Lucia, 1926). Il réalise aussi des photomontages (Murder on the Railway Line, 1925). Fasciné par les matériaux nouveaux (comme la galalithe, le Rhodoïd ou l’argentite), il les intègre à son art.
Dans l’espace de la rue de Seine, sont accrochées des œuvres conçues aux États-Unis (1937-1946) lorsqu’il crée le Bauhaus de Chicago. Il y insuffle une vision de l’art comme moteur du progrès industriel et social, imposant un style moderniste épuré, fondé sur la transparence, la lumière et la forme fonctionnelle. Dans The Ovals, 1945, une huile sur Plexiglas incisé, ou CH For Y Space Modulator (1942), une huile sur une table de cuisine en Formica jaune, c’est le rapport entre différents matériaux qu’il expérimente.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
László Moholy-Nagy, un ensemble inédit
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°659 du 4 juillet 2025, avec le titre suivant : László Moholy-Nagy, un ensemble inédit





