Art contemporain

L’art décoratif de Jacob Hashimoto

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 30 janvier 2020 - 485 mots

Entre art cinétique et tradition japonaise, ses œuvres ont rarement été montrées à Paris.

Paris. Avec cette exposition consacrée à l’artiste américain d’origine japonaise, la Galerie italienne change de cap. Jusqu’ici sa programmation favorisait les designers et les artistes transalpins, historiques ou émergents. Jacob Hashimoto est le premier plasticien international qu’elle présente, en association avec une enseigne sise à Vérone, Studio la Città.

Né en 1973, Hashimoto n’est pas un inconnu ; son travail, que l’on avait pu remarquer lors d’une exposition collective, en 2009, au Palazzo Fortuny à Venise, a été mis en avant au Macro à Rome, ainsi qu’au Moca Pacific Design Center de Los Angeles, en 2014. Plus récemment, on a pu voir une de ses grandes installations The Impermanent, Shattered Peace between Future and Past, All Written in the Sky (2018) déployée lors de l’ouverture de la Fondation Carmignac, qui en a fait l’acquisition pour sa collection permanente. Cependant, à Paris, la dernière exposition en galerie consacrée à sa production date de 2001, tandis que Jacob Hashimoto semble passer relativement inaperçu des radars de l’art contemporain – bien que le site d’information Artnet ait mentionné Gas Giant, une de ses installations les plus spectaculaires, parmi les cent œuvres d’art ayant marqué la décennie passée.

Le solo show de la Galerie italienne met essentiellement en avant des pièces datées de 2019, mélangées à des productions moins récentes, comme cette sculpture en deux blocs, Positivo e Negativo (2003) ou cette série de petits collages vernis datée de 2008 – les prix allant de 12 000 à 92 000 euros.

À la croisée de la tapisserie et des cerfs-volants

C’est plutôt pour ses œuvres en trois dimensions que l’on identifie Hashimoto, passé maître dans la confection d’œuvres murales en volume combinant une multitude de disques de papier suspendus par des fils de nylon entre des tiges de bambou. Si les tailles peuvent varier du format domestique à l’échelle monumentale d’installations in situ conçues pour des lobbies d’hôtels ou des sièges d’entreprise, le principe demeure le même, au croisement de la tapisserie et de l’esthétique des cerfs-volants. Certaines pièces s’affranchissent de la verticalité du tableau pour flotter à la façon de nuages fragiles ou s’égayer dans l’espace.

À partir de ce dispositif très singulier, la palette semble infinie. Les œuvres tendent vers l’abstraction géométrique (All Looped around in this Finite Forest of Past Future’s History, 2019, voir ill.) ou le monochrome (More about Perception and Consciousness, 2015), quand d’autres, abandonnant tout effet de symétrie, laissent imaginer un paysage pointilliste ou éclatent en explosion de couleurs pop. Les sources d’inspiration changent également d’une période à l’autre ; ainsi, certains motifs évoquent la nature quand d’autres s’apparentent au graphisme pixelisé des jeux vidéo. Depuis qu’il travaille avec une équipe, Hashimoto permet également à ses assistants de choisir eux-mêmes le motif peint à la main sur chaque disque. Il lui revient ensuite d’assembler ces fresques complexes et délicates.

Hashimoto,
jusqu’au 22 février, Galerie italienne, 15 rue du Louvre, 75001 Paris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°538 du 31 janvier 2020, avec le titre suivant : L’art décoratif de Jacob Hashimoto

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