La petite sœur de Bâle

KAM, la manifestation zurichoise, fête ses quarante ans

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 5 février 1999 - 403 mots

La plus ancienne foire d’art et d’antiquités du continent européen fête, du 9 au 14 février, son quarantième anniversaire. KAM 1999 accueillera une soixantaine d’exposants, suisses pour la plupart, mais aussi allemands, autrichiens et anglais.

ZURICH - KAM a ouvert ses portes pour la première fois à Berne, en 1959. Après douze ans d’activité, la foire a déménagé à Bâle, avant de prendre ses quartiers dans les halles de la Messe Zurich en 1998. Les antiquités classiques constituent une des spécialités du salon : l’antiquaire zurichois Hafter présentera un cheval hennissant de la dynastie Han (206 av. J.-C. - 220 ap. J.-C.) et Heidi Vollmoeller une tête de taureau en terre cuite (3-2 av. J.-C.), tandis que Serodine, d’Ascona proposera un fragment de relief datant de l’époque étrusque (500 av. J.-C.) représentant une tête de nègre. De son côté, Kunst der Antike exposera une amphore à figure noire du cercle d’Exékias et un portrait de Germanicus exécuté sous le règne de Tibère. “KAM est une foire très importante, explique Herbert A. Cahn. Elle nous permet, à nous antiquaires bâlois, de rencontrer des visiteurs que nous ne voyons pas dans nos galeries ni à TEFAF Bâle”. Les visiteurs y trouveront aussi du mobilier, notamment chez Arts et Décors, de Zurich, qui a sélectionné une paire d’appliques Louis XV en bronze (1750), une série de douze chaises et deux fauteuils Louis XV dus à Nogaret, ou sur le stand Münzer, avec une commode Louis XVI de la fin du XVIIIe en noyer massif.

Serge Poliakoff
La Vieille Fontaine, de Lausanne, a choisi un bureau plat galbé sur toutes faces, en marqueterie de bois de violette, orné d’une garniture de bronzes dorés et ciselés, époque Louis XV, marqués au C couronné, un poinçon appliqué exclusivement sur les bronzes de qualité exceptionnelle entre 1745 et 1749. Deux marchands parisiens, Mikaeloff et Steinitz, ont en revanche renoncé à participer cette année à la foire, car le luxueux mobilier XVIIIe qu’ils proposent ne trouve pas preneur, le goût de la clientèle suisse étant plus sobre que celui des Français. Les visiteurs pourront encore découvrir des miniatures, des dessins et estampes, des livres, de l’orfèvrerie, de l’argenterie, des bijoux, des porcelaines, faïences et verreries, mais aussi une sélection de tableaux de maîtres anciens et modernes. La Galerie Française, de Munich, a sélectionné trois huiles et huit gouaches de Serge Poliakoff, ainsi que des œuvres de Braque, Picasso, Ernst et Hartung.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°76 du 5 février 1999, avec le titre suivant : La petite sœur de Bâle

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