Artcurial

La passion des Heytens

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 7 octobre 2005 - 544 mots

François Tajan démarre la saison d’Artcurial avec une collection classique d’art moderne et contemporain.

 PARIS - Quatrième mousquetaire d’Artcurial, promu coprésident de la maison de ventes à son arrivée en mai, François Tajan tiendra le marteau pour la première fois dans sa famille d’adoption, le 18 octobre, à l’occasion de la dispersion d’une collection d’art moderne et contemporain. Pour la première fois ? Pas tout à fait. Francis Briest lui avait déjà passé amicalement l’instrument en juin pour la deuxième partie de la vacation d’art contemporain. Entre-temps, François Tajan a mis de sa touche personnelle dans le réaménagement de l’hôtel Dassault : le commissaire-priseur a installé son bureau derrière l’entrée, près des salles d’exposition dédiées désormais aux objets des ventes publiques et non plus à ceux de la galerie. « Il était important de redescendre la maison de ventes au rez-de-chaussée pour lui donner plus de visibilité dans ce magma culturel que représente Artcurial », explique-t-il. Sur ses conseils également, le nom des quatre commissaires-priseurs associés, véritable sous-titre de la maison de vente, apparaît depuis peu selon l’ordre alphabétique : Briest-Le Fur-Poulain-F. Tajan.
Ce détail a son importance dans une structure qui se veut un modèle d’entente et d’intégration...
La collection Heytens apportée par François Tajan est le fruit de vingt ans de passion pour l’art d’un couple belge d’entrepreneurs en papiers peints. Estimé 2 millions d’euros, dominé par la figuration, la forme et la couleur, l’ensemble balaie cent ans de peintures, dessins, estampes et livres illustrés, en majorité achetés en ventes publiques. L’ensemble le plus significatif est constitué de 25 œuvres de Jean Hélion, dont Le Duel du peintre et de son reflet, une acrylique sur toile de 1981 venant de l’atelier de l’artiste, estimée 35 000 euros. On y trouve aussi 11 pièces de Survage, dont Nice, une huile de 1916, estimée 50 000 euros ; 7 œuvres géométriques d’Auguste Herbin, dont une Composition de 1927, estimée 30 000 euros ; un Cavalaire cubiste de 1922 signé Gleizes, estimé 70 000 euros ; La Prédication, une huile sur panneau d’Odilon Redon, vers 1905, estimée 60 000 euros ; Projet pour le Portugal (1937), une gouache de Sonia Delaunay, estimée 30 000 euros ; ou encore Le Buffet à la lampe, une huile de 1943 signée Maurice Estève, estimée 40 000 euros et provenant de la vente Louis Carré (vendue 52 000 euros le 10 décembre 2002 chez Artcurial). Sans mauvais goût, ni choix audacieux non plus, la collection plutôt classique ne devrait pas avoir de mal à se vendre. Elle apparaît même, aux yeux des vendeurs qui ont réalisé des comparaisons de prix, « très raisonnablement estimée ». « Toute la difficulté est de faire comprendre à nos clients que lorsqu’un objet vaut 10, il faut le proposer à 7 pour qu’il ait une chance de faire 13 », dixit François Tajan. Monégasque depuis une dizaine d’années, le couple Heytens a aussi conforté la volonté d’Artcurial d’ouvrir bientôt un bureau de représentation à Monaco. Un projet en cours, mené par le même François Tajan.

COLLECTION CHANTAL ET GUY HEYTENS

Vente le 18 octobre, à 19h, hôtel Dassault, Artcurial, 7, rond-point des Champs-Élysées, 75008 Paris, tél. 01 42 99 20 20 www.artcurial.auction.fr ; exposition : du 13 au 17 octobre, 10h30-19h, le 18 octobre, 10h30-16h

COLLECTION CHANTAL ET GUY HEYTENS

- Experts : Violaine de La Brosse-Ferrand (art moderne) et Martin Guesnet (art contemporain) - Nombre de lots : 208 - Estimation totale : 1,7 à 2 millions d’euros

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°222 du 7 octobre 2005, avec le titre suivant : La passion des Heytens

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