Sculpture

La modernité de Parpan

La galerie Makassar revient sur l’œuvre aux volumes épurés du sculpteur Ferdinand Parpan

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 14 mars 2012 - 458 mots

PARIS - La galerie d’Art déco Makassar consacre une rétrospective au sculpteur Ferdinand Parpan (1902-2004), qu’elle promeut depuis trente ans.

La dernière exposition que sa directrice, Monique Magnan, a organisée remonte à 2004, l’année de la disparition de l’artiste, elle portait sur les animaux, l’un de ses thèmes de prédilection. La présentation actuelle ne dure que quinze jours, car sa mise en scène réquisitionne une surface importante et la galerie a dû pousser les meubles. Les pièces resteront cependant visibles sur demande au-delà du 31 mars. Rares pièces uniques, quelques sculptures en taille directe ont été peu montrées, à l’exemple de Métamorphose, petit marbre de 26 cm figurant un escargot stylisé – mais on peut également y voir la tête d’un dauphin. Notons aussi une Femme allongée, en onyx, dont les veinures font vibrer le buste à la plastique épurée ; une très brancusienne Tête abstraite en albâtre ou encore un grand totem d’1,70 m en bois sculpté influencé par le primitivisme.

Les bronzes présentés ont pour la moitié d’entre eux été fondus du vivant du sculpteur. Des tirages posthumes, autorisés par les ayants droit dans la stricte limite de huit exemplaires numérotés en plus des quatre épreuves d’artiste, complètent la démonstration. L’artiste a travaillé sur trois grandes familles de sujets : les animaux, les musiciens et la figure humaine, dans un univers de formes dépouillées qui n’est pas sans rappeler celui de Pompon, des frères Martel ou de Miklós. Le sculpteur excelle dans le genre animalier lorsque, à partir d’une posture emblématique, il pousse la stylisation des formes de l’animal à la limite de l’abstraction, comme pour l’iconique Éléphant aux allures d’une arche à trois pylônes ou le Fourmilier, créé la même année, en 1935. C’est à la même époque que Parpan commence à modeler des musiciens, après avoir admiré au music-hall des concertistes qui faisaient corps avec leur instrument. Il a cherché à reproduire ce sentiment de communion chez le Trompettiste, le Guitariste, l’Accordéoniste ou encore le Violoniste. Réalisée au milieu des années 1930, la série des « Musiciens » constitue un travail original de Parpan très apprécié des collectionneurs. Les modèles existent en deux dimensions, 150 cm pour les grands et de 50 à 80 cm pour les petits. Notons que le thème des musiciens, qui a intéressé Chana Orloff, a été très peu traité dans la sculpture moderne. La figure humaine, qui reste par ailleurs forte dans l’œuvre de Parpan, tend à l’épuration des corps nus, jusqu’à parfois flirter avec le cubisme.

FERDINAND PARPAN (1902-2004). RÉTROSPECTIVE

Nombre de pièces exposées : 40
Prix : de 10 000 à 90 000 €

Jusqu’au 31 mars, du lundi au samedi 10h-13h, 14h-19h, galerie Makassar, 19, av. Matignon, 75008 Paris, tél. 01 53 96 95 85, www.makassar-france.com. Catalogue.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°365 du 16 mars 2012, avec le titre suivant : La modernité de Parpan

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