La Foire de Bâle, une rigoureuse sélection

Haut lieu de sociabilité lucrative, la foire de Bâle (Art Basel) conserve depuis plus de trente ans une réputation non usurpée de meilleure foire mondiale grâce à sa capacité unique à anticiper le marché et à sa sélectivité rigoureuse. Beaucoup d’appelées mais peu d’élues comme en témoigne la liste de deux cent soixante-dix galeries sur neuf cent trente candidatures. En synergie avec la Biennale de Venise qui ouvre ses portes le week-end précédent, cette trente-quatrième édition accorde la faveur à des galeries issues de places périphériques comme l’Afrique du Sud, l’Europe de l’Est ou la Scandinavie. Dans ce paysage artistiquement correct, les galeries allemandes et américaines détiennent toutefois la primauté avec respectivement cinquante-huit et cinquante-trois recrues. Si les galeries françaises ne sont qu’au nombre de vingt-huit, un cocorico de bon aloi n’est pas interdit à la vue de la section « Art Statements » où se retrouvent les galeries Chez Valentin, Kamel Mennour et Michel Rein. Dans ce secteur dédié aux one-man shows de jeunes artistes en quête d’intronisation, le dynamisme des galeristes français n’a sans doute rien à envier à celui de leurs homologues américains. Autre nouveauté cette année, les galeries de photographie classique, jusque-là sectorisées, exposeront avec leurs collègues de l’art moderne. Reste à voir si les Américains, qui avaient évité Maastricht, seront à ce rendez-vous, certes plus pétillant. La communication de la foire insiste d’ailleurs sur les œuvres pour budget modeste, précisant au passage que 27 % des œuvres présentées coûtent moins de 5 000 dollars. Dans un contexte incertain, le moindre client est bon à prendre !