Miami Beach

La Foire de Bâle s’ancre aux États-Unis

Le Journal des Arts

Le 19 décembre 2003 - 620 mots

Art Basel Miami Beach a connu un nouveau succès lors de sa deuxième édition.
Malgré quelques incidents, les marchands ont constaté un « effet Art Basel ».

 MIAMI - Concentrée sur cinq jours, la deuxième édition d’Art Basel Miami Beach (ABMB) a battu tous les records : 175 exposants, 30 000 visiteurs, dont 700 journalistes. Ailleurs, deux foires parallèles, Scope et NADA, étaient venues profiter de l’événement. « La foire elle-même est en réalité très reposante par comparaison à la folie de l’extérieur, remarquait la galeriste new-yorkaise Tanya Bonakdar. Le rythme est relativement tranquille, par rapport à celui effréné d’autres foires. Cette année, les gens prennent leur temps. » Si Tanya Bonakdar dit avoir enregistré de bons résultats, comme la majorité des marchands, elle avoue que les acheteurs se sont montrés sous un jour calme. Le vernissage semblait tranquille, loin de la folie dépensière de l’année dernière, témoignant d’un certain relâchement, voire, pour les pessimistes, de la fin annoncée de l’âge d’or de l’art contemporain. « Ce constat est lié au marché qui a été très fort ces derniers mois, tempère Emmanuel Perrotin. Il y a donc effectivement moins de pièces “hallucinantes”, mais la foire a tout de même été très active. Les deux premiers jours étaient exceptionnels ! » Le galeriste parisien ne peut s’empêcher de raconter l’anecdote d’une jeune cliente en larmes. La photo de Paola Pivi qu’elle convoitait était épuisée (5 exemplaires à 9 000 euros pièce). Heureusement, tout c’est bien fini, l’artiste ayant cédé sa propre épreuve.
Sur le plan technique, la foire est une vraie réussite. Quelques incidents toutefois : le stand de Kenny Schachter (New York) s’est effondré et des œuvres d’Ian Kiaer ont été dérobées sur le stand de Aspreyjacques (Londres). Et la galerie Victoria Miro (Londres) a été victime du vol de trois dessins de Raqib Shaw. Cela ne l’a pas empêché de vendre un Inka Essenhigh pour 40 000 dollars  (32 533 euros) et un Alex Hartley pour 12 000 livres (environ 17 000 euros), tous deux promis au Speed Museum à Louisville, dans le Kentucky.
Particularité de la foire, les containers d’« Art Positions » continuent à faire le bonheur de tous. Avec les installations vidéo de Charles Sandison, la Galerie Frank (Paris) a connu un véritable succès en cédant sept pièces (à 25 000 euros pour les plus grandes). « Le fait que Charles ait une exposition solo dans un mois à la Lisson Gallery a sûrement participé à cela, explique Frank Elbaz. Mais il existe un “effet Art Basel”. J’ai vendu à deux Américains mais aussi à des Européens que je connaissais. Ils ont été visiblement décidés par ma présence ici. »
La foire affichait des prix dépassant rarement les 200 000 dollars, une garantie pour aboutir à une transaction. En dépit de la rumeur tenace, la vente d’un Lichtenstein d’un million de dollars n’a pas été confirmée. Le marchand Peter Freeman (New York) a vendu Banana Sundae (1963) de Claes Oldenburg pour 95 000 dollars, Guest Check (1968) d’Alex Hay pour 85 000 dollars, une sculpture en uréthane de John Chamberlain (1966) à « une superbe collection de Chicago » pour 18 000 dollars et un dessin de Richard Serra (1972) pour 165 000 dollars. D’Amelio Terras (New York) proposait un très amusant peep-show intitulé Live Drawing ! : Delia Brown dessinait des modèles dénudés et ses études se vendaient aussitôt entre 900 et 3 000 dollars. Seule une grande sculpture de Mariko Mori est restée sur la touche chez Deitch Projects (New York), Jack Tilton (New York) se vantait de plus d’un million de dollars de résultat et Howard Read (New York) déclarait avoir fait plus d’affaires en deux jours que pendant ces cinq dernières années.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°183 du 19 décembre 2003, avec le titre suivant : La Foire de Bâle s’ancre aux États-Unis

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