Art contemporain

La foire de Bâle fête sa vingt-cinquième édition

Toujours sans rivale : les raisons d’un succès

Le Journal des Arts

Le 1 juin 1994 - 523 mots

Le Salon international de l’art de Bâle, appelé plus communément l’Art, peut toujours se déclarer sans rival, et donc célébrer dignement du 15 au 20 juin sa vingt-cinquième édition.

BÂLE - En 1970, lorsqu’un groupe de galeristes bâlois organisait la première foire d’art contemporain dans cette ville, le succès fut immédiat avec la participation de cent dix galeries. Deux ans plus tard, la manifestation atteignait sa taille actuelle, avec environ deux cent quatre-vingts exposants. Non seulement elle a survécu aux grandes crises du marché de l’art, comme celles de 1974 et de ces dernières années, mais elle a creusé à chaque fois l’écart avec ses concurrentes. La foire de Bâle reste, avec les ventes aux enchères de New York, le grand test de la santé du marché de l’art de l’après-guerre.

Les raisons de ce succès sont simples à comprendre. Un comité extrêmement rigoureux qui n’accepte jamais de nouvelles candidatures au-delà d’un seuil de deux cent cinquante participants, mais qui laisse une place à certaines jeunes galeries. La participation à la foire est authentiquement internationale : aucun pays ne domine la scène, comme cela est le cas ailleurs. L’organisation est exemplaire, et la situation de Bâle au confluent de trois pays en rend l’accès facile. Enfin, pendant une semaine, les Bâlois vivent au rythme de la foire. Les quarante mille visiteurs de l’année dernière comptaient autant d’habitants de la région que de visiteurs étrangers. Les collectionneurs bâlois ont toujours été connus pour leur discernement. Le musée s’enorgueillit d’être le plus ancien musée non princier d’Europe et, au début de ce siècle, plusieurs des plus importants acheteurs de peinture cubiste venaient de cette région.

Chaque année, tel un public d’abonnement au théâtre, chacun retrouve sa place habituelle. Au rez-de-chaussée, les grands classiques s’articulent autour des quatre grands : Beyeler, Gmurzynska, Krugier et Waddington. Au premier étage, s’installent les courants plus nettement contemporains. Certains reviennent après plusieurs années d’absence, comme c’est le cas cette fois-ci de Marlborough et Varenne ; d’autres enfin font leur entrée comme Blondeau.

Comme si toute cette série de succès ne suffisait pas, l’Art et la Société de banque suisse, S.B.S., ont signé un accord de partenariat. La banque suisse, dont le siège social est à Bâle, apportera un financement complémentaire à la manifestation, lui permettant ainsi de maintenir le niveau de ses prestations et d’avoir un contact privilégié avec les clients de la banque. Le montant de cette subvention n’a pas été révélé, mais on parle de plusieurs centaines de milliers de francs suisses. La partie la plus saillante de ce programme sera l’attribution  d’un prix Art Vidéo S.B.S., doté d’une somme de vingt mille francs suisses. Son but est de promouvoir la création d’artistes suisses dans ce domaine, car autant l’on assiste à une création vidéo intéressante en Suisse, autant sa promotion – aussi bien par les musées que les galeries – laisse à désirer. Les œuvres sélectionnées seront présentées à l’Art.

Enfin, l’on n’atteint pas vingt-cinq ans sans les célébrer dignement. La foire commencera le 14 juin au soir avec la "Nuit du quart de siècle". Trois mille noctambules se déchaîneront jusqu’à l’aube ; la crise semble conjurée…

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°4 du 1 juin 1994, avec le titre suivant : La foire de Bâle fête sa vingt-cinquième édition

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