La collection des antiquaires Laura a été adjugée pour 64 millions de francs

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 31 août 2001 - 381 mots

Le 27 juin, Sotheby’s a vendu à Paris, avec le concours de l’étude Poulain-Le Fur, une deuxième grande « collection de goût français ».
Il s’agissait d’un ensemble de meubles, d’objets d’art et de porcelaines de Chine, rassemblé par l’antiquaire Luigi Anton Laura et sa femme. La première vente de mobilier classique réellement digne d’intérêt depuis celle de la collection Riahi, dispersée à New York durant l’automne 2000.

PARIS - Les Laura, un couple d’antiquaires italiens qui exerçaient leur activité à Monte-Carlo, ont souhaité se séparer de leur collection personnelle constituée depuis une trentaine d’années. Elle se composait essentiellement de meubles et d’objets d’art d’époque Louis XV et Louis XVI dans leur jus, souvent un peu démodés. L’ensemble a été dispersé par Sotheby’s avec le concours de l’étude Poulain-Le Fur pour un montant total de 64 millions de francs. Parmi les objets les plus exceptionnels figurait un secrétaire à abattant estampillé J.F Oeben et JME, ayant appartenu au duc de Choiseul (lot 66), qui s’est envolé à 4,2 millions de francs. “Un des attraits de cette pièce tient au fait que la seule photographie dont on dispose d’un intérieur du XVIIIe siècle français provient de la fameuse boîte de Choiseul. Il s’agit, en outre, dans l’histoire des styles, d’un objet important car Choiseul a eu recours aux services de Jean-François et Simon Oeben qui ont été les initiateurs du nouveau style, une sorte de Louis XVI un peu pédant et didactique”, souligne Alexandre Pradère, associé au cabinet Blondeau et consultant auprès de Sotheby’s. Parmi les autres surprises de la collection se trouvait une paire de très beaux vases montés d’époque Louis XVI par Dulac (lot 76), vendus 6,9 millions de francs. Ces vases en porcelaine de Sèvres bleu nouveau formant candélabre et se présentant comme des pots-pourris sont des pièces historiées. Provenant du palais Stroganoff à Saint-Pétersbourg, ils sont passés dans les ventes des Soviets à Berlin dans les années 1930. À noter aussi une paire de commodes en marqueterie de bois de rose et amarante d’époque Louis XVI (lot 72) qui a atteint un prix excessivement élevé pour de pareilles pièces – 4,9 millions de francs – et un secrétaire d’époque Louis XVI estampillé L. Boudin qui s’est vendu 2,8 millions de francs, près de trois fois son estimation basse.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°131 du 31 août 2001, avec le titre suivant : La collection des antiquaires Laura a été adjugée pour 64 millions de francs

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